- ven. 31 août 2018 09:08
#33772
Ambiance
Tout avait commencé il y a un jour et une nuit. Par le tremblement des montagnes bleues et l’affaissement des sommets. D’énormes nuages s’étaient alors levés pour envahir la voute du bassin, la plongeant alors dans le crépuscule. Des hordes d’oiseaux, des rongeurs et même des troupeaux entiers de Bantha avaient alors fuit la forêt en masse. Passant à travers les villes et villages sans se soucier du danger que représentaient le peuple. Des vents violents s’étaient alors levés, emportant avec eux des cascades de brouillard. Comme un raz de marrés, il s’était déversé dans le bassin. Comme une seule entité, avait tout recouvert. Le ciel s’était alors mit à gronder sa colère et la lumière céleste avait percuté le sol à plusieurs endroits, laissant les stigmates sur le sol. Il était apparu dans les heures qui avaient suivi.
D’abord tous les scanners s’étaient affolés, comme s’ils avaient été détériorés, affichant des données incohérentes. La forêt avait tremblé et chaque arbre s’était plié à sa volonté sous sa marche impériale. Des bruissements étaient remontés, des craquements, toute la souffrance d’une forêt mourante. C’était à l’aube de cette journée qu’il était apparu. Enorme, noir aux veines bleus, paré de sa couronne d’os. Un horax, le roi des Horax, dans la pleine force de l’âge, massif et terriblement oppressant. Dont le regard primal faisait fondre les ardeurs et liquéfier les muscles des jambes. Il avait alors hurlé ces trois rugissements.
« OOOOooooooh …. OOOOOOoooooooh …. WAAAARRRGHHhhh …. »
Le temps s’était alors arrêté pendant quelques secondes. Un instant de silence pesant qui sur le village avait posé ses entraves. Les regards s’étaient alors tournés vers le château. L’immense bâtisse de pierre assez imposante pour lui faire face. Les murailles avaient beau s’être remplies d’une armée de visage implacable aux canines acérées, soutenus par d’immenses tourelles de défense. Les escouades avaient beau s’être rassemblés pour lui faire face… tous savaient qu’ils n’étaient là que pour une chose …
« C’est pour toi. »
Le regard bleuté du loup se posa sur celui de sa reine. Cette dernière ne répondit pas tout de suite, ajustant sa ceinture à fleur de peau, sur lequel reposait la relique de commandement. L’arme prodigieuse forgée par le peuple.
« Je sais. Et j’irai à sa rencontre. »
Le chaman poussa une complainte mi muette. Il regarda par la fenêtre rapidement et fit claquer son bâton sur le sol. Tous l’attendaient déjà, et il savait qu’aucune de ses paroles ne serviraient à la faire changer d’avis. Il savait que la Grande Mère l’avait choisi pour les protéger, pour ce genre de moment. Mais pour autant, il y avait en lui cette forme de culpabilité qui le laissait sans voix. Une forme peut-être de tendresse envers cette jeune personne qui n’était même pas de sa race et qui pourtant choisissait volontairement d’aller à l’avant du plus grand danger qui pouvait exister sur la planète. Il posa son bâton sur le côté d’un mur, peut-être pour la première fois, et se dirigea derrière elle. Il l’aida à ajuster l’armure en l’attachant vigoureusement dans son dos. Les lanières dans les sangles, serrés le plus possible. Une peau de métal qui devrait lui éviter de rejoindre trop vite ses ancêtres. Il ajusta sur ses hanches les mailles de fer et dans un silence tout aussi religieux se plaça à ses côtés. Il échangea de nouveau un regard avec elle.
« Tu es prête, Reine. »
« Je suis prête », lui répondit-elle.
La porte s’ouvrit sur la lumière de la neige, puis baissa d’intensité soudainement pour s’ajuster à la pénombre ambiante. Le village était à l’arrêt. Tous les regards se tournèrent vers elle, les gardes tempêtes, les maraudeurs, les chevaliers, les chasseurs, les éleveurs. La reine les enveloppa de son regard et d’un unique mouvement de la tête les emplirent tous de la fierté, de l’honneur et du courage. Le courage de continuer, même si elle venait à y perdre la vie. Le vieux chaman se demanda alors s’il allait pouvoir se remettre de sa perte, si jamais elle venait à être effective aujourd’hui. Il se demanda si son frère pourrait la remplacer dans le rôle qui l’incombait ? Si son mari serait à même de guider les armées sans porter le deuil ? Il la regarda avancer dans l’assemblée qui s’écartait au fur et à mesure. Un poing sur le cœur à son passage et la tête baissée. Elle creusait le sillon dans un silence monacal. C’était son destin, c’était son rôle, c’était la Force, l’Orek, la Grande Mère. La plus pure représentation de leur déesse, le chasseur Alpha de la meute, défiant le roi Horax dans un combat singulier. Car elle était la seule à pouvoir le défaire. Elle était la seule à pouvoir trouver la faille dans le cuir épais du gardien, dont même les tirs de tourelles ne pouvaient altérer la solidité.
La reine, la première, l’unique se dirigea vers les portes d’enceintes, traversant le village de huttes et de bâtisses de pierre. Le grand chaman la suivait tranquillement, et peut-être la poussière s’était infiltrée dans son œil. Quand il s’arrêta à la lisière de la ville, et qu’il la regarda s’éloigner seule au loin, se dirigeant dans l’obscurité vers la masse titanesque, il ne put s’empêcher de détourner le regard, et peut-être essuyer l’humidité de sa honte.
D’abord tous les scanners s’étaient affolés, comme s’ils avaient été détériorés, affichant des données incohérentes. La forêt avait tremblé et chaque arbre s’était plié à sa volonté sous sa marche impériale. Des bruissements étaient remontés, des craquements, toute la souffrance d’une forêt mourante. C’était à l’aube de cette journée qu’il était apparu. Enorme, noir aux veines bleus, paré de sa couronne d’os. Un horax, le roi des Horax, dans la pleine force de l’âge, massif et terriblement oppressant. Dont le regard primal faisait fondre les ardeurs et liquéfier les muscles des jambes. Il avait alors hurlé ces trois rugissements.
« OOOOooooooh …. OOOOOOoooooooh …. WAAAARRRGHHhhh …. »
Le temps s’était alors arrêté pendant quelques secondes. Un instant de silence pesant qui sur le village avait posé ses entraves. Les regards s’étaient alors tournés vers le château. L’immense bâtisse de pierre assez imposante pour lui faire face. Les murailles avaient beau s’être remplies d’une armée de visage implacable aux canines acérées, soutenus par d’immenses tourelles de défense. Les escouades avaient beau s’être rassemblés pour lui faire face… tous savaient qu’ils n’étaient là que pour une chose …
« C’est pour toi. »
Le regard bleuté du loup se posa sur celui de sa reine. Cette dernière ne répondit pas tout de suite, ajustant sa ceinture à fleur de peau, sur lequel reposait la relique de commandement. L’arme prodigieuse forgée par le peuple.
« Je sais. Et j’irai à sa rencontre. »
Le chaman poussa une complainte mi muette. Il regarda par la fenêtre rapidement et fit claquer son bâton sur le sol. Tous l’attendaient déjà, et il savait qu’aucune de ses paroles ne serviraient à la faire changer d’avis. Il savait que la Grande Mère l’avait choisi pour les protéger, pour ce genre de moment. Mais pour autant, il y avait en lui cette forme de culpabilité qui le laissait sans voix. Une forme peut-être de tendresse envers cette jeune personne qui n’était même pas de sa race et qui pourtant choisissait volontairement d’aller à l’avant du plus grand danger qui pouvait exister sur la planète. Il posa son bâton sur le côté d’un mur, peut-être pour la première fois, et se dirigea derrière elle. Il l’aida à ajuster l’armure en l’attachant vigoureusement dans son dos. Les lanières dans les sangles, serrés le plus possible. Une peau de métal qui devrait lui éviter de rejoindre trop vite ses ancêtres. Il ajusta sur ses hanches les mailles de fer et dans un silence tout aussi religieux se plaça à ses côtés. Il échangea de nouveau un regard avec elle.
« Tu es prête, Reine. »
« Je suis prête », lui répondit-elle.
La porte s’ouvrit sur la lumière de la neige, puis baissa d’intensité soudainement pour s’ajuster à la pénombre ambiante. Le village était à l’arrêt. Tous les regards se tournèrent vers elle, les gardes tempêtes, les maraudeurs, les chevaliers, les chasseurs, les éleveurs. La reine les enveloppa de son regard et d’un unique mouvement de la tête les emplirent tous de la fierté, de l’honneur et du courage. Le courage de continuer, même si elle venait à y perdre la vie. Le vieux chaman se demanda alors s’il allait pouvoir se remettre de sa perte, si jamais elle venait à être effective aujourd’hui. Il se demanda si son frère pourrait la remplacer dans le rôle qui l’incombait ? Si son mari serait à même de guider les armées sans porter le deuil ? Il la regarda avancer dans l’assemblée qui s’écartait au fur et à mesure. Un poing sur le cœur à son passage et la tête baissée. Elle creusait le sillon dans un silence monacal. C’était son destin, c’était son rôle, c’était la Force, l’Orek, la Grande Mère. La plus pure représentation de leur déesse, le chasseur Alpha de la meute, défiant le roi Horax dans un combat singulier. Car elle était la seule à pouvoir le défaire. Elle était la seule à pouvoir trouver la faille dans le cuir épais du gardien, dont même les tirs de tourelles ne pouvaient altérer la solidité.
La reine, la première, l’unique se dirigea vers les portes d’enceintes, traversant le village de huttes et de bâtisses de pierre. Le grand chaman la suivait tranquillement, et peut-être la poussière s’était infiltrée dans son œil. Quand il s’arrêta à la lisière de la ville, et qu’il la regarda s’éloigner seule au loin, se dirigeant dans l’obscurité vers la masse titanesque, il ne put s’empêcher de détourner le regard, et peut-être essuyer l’humidité de sa honte.