- jeu. 5 déc. 2019 09:22
#36532
La reine haussa un sourcil quand l’agent reprit la parole. La coïncidence voulut que ce fût à ce moment qu’elle passa dans son dos. L’air de rien, elle jeta sur lui ses yeux océans sans, d’une naïveté exacerbé. Si elle entendait son agacement, elle n’en comprit pas l’origine. Ses paroles voulaient être insultantes ? Elle avait dénigré son travail ? Non, non, il y avait du dialogue et seulement du dialogue, ne pensant pas à mal si jamais elle exprimait son désaccord. L’empereur ne laissa cependant pas poursuivre l’échange et le congédia. Les yeux royaux se rétrécirent en suivant cet agent des renseignements, cherchant à percer le mystère de son état, en vain. Encore une fois, cet incident serait laissé sur le compte de la différence culturelle. Rien d’inquiétant en soi. Enfin, ce fut au tour de l’empereur de prendre la parole. Pour dire très exactement ce qu’il avait dévié un discours plus tôt. Etait-ce pour la tourner au ridicule, que d’aller à chaque fois contre la confiance qu’elle plaçait en lui ? Voulait-il simplement les faire tourner en bantha, les rabaisser, parce que leur culture était différente, et que la leur, primitive ?
La reine joignit les mains dans son dos et resta stoïque, le visage fermé, plantant ses phares d’azurs dans les siens, sans sourciller ni cligner. Les chefs de guerre ne comprenaient pas tous les mots prononcés ni les subtilités de la langue et des temps utilisés dans l’empereur. Aussi ne comprirent-ils pas réellement qu’il les sermonnait. De l’autre côté, l’empereur ne comprenait pas qu’ils n’étaient qu’amour et compassion. Que leur simple existence était tourner vers l’entre aide et que même si un ennemis passé venait à sombrer, ils présenteraient patte pour les aider. Personne ne comprenait rien, sauf Helera, qui voyait et percevait les deux aspects. Qui prenait le recul nécessaire, qui n’était toujours et rien de plus de que l’effigie de la neutralité, le côté entre les camps, la compréhension par-delà les dogmes. Mais de nouveau, elle ne dit rien, intimement convaincue que personne ne tendrait l’oreille pour l’écouter. Pas plus qu’elle ne présenta d’excuses ou de justifications à ses actes. Cela n’aurait rien de sincère.
Aussi ne réagit-elle qu’avec son titre impérial, celui qui soulignait sa soumission volontaire à l’empereur. Elle inclina alors respectueusement la tête et se retourna vers l’assemblée.
« Merci d’être venus et d’avoir écouté. Tinkyla saura apprécier votre présence autant que nécessaire. »
La reine s’exprimait avec beaucoup de gestes, agrémentant ses paroles en basic afin d’orienter les Nelvaaniens. Elle patienta de nouveau pendant qu’ils quittèrent la salle puis se dirigea lentement vers le chaman, immobile sur sa canne. Elle prit sa main dans la sienne et l’entoura avec la deuxième.
« Peux-tu préparer un rite d’adhérence au clan, je te prie. »
Il écarquilla les yeux mais compléta plus bas.
« Je veillerai sur lui. »
Enfin, elle revint vers l’empereur, toujours sans aucune émotion autre que celle qu’on lui avait ordonné de montrer.
« La même chambre que lors de votre dernier séjour a été préparée. Vous y trouverez l’uniforme cérémonial à revêtir. Il y a également un pot de bois entouré de tresses de pailles. Dedans est conservée une pate blanchâtre aux effluves mentholés. Je vous conseillerai de l’appliquer partout sur votre corps. Je me permets d’insister en vous conseillant vraiment d’y aller de bon cœur et n’y laisser aucune zone vide. Cela vous permettra de résister un peu mieux au froid, car comme vous pourrez le constater, l’uniforme n’a qu’un pantalon de lin. »
Autrement dit, le torse était à l’air libre et chaque extrémité seraient sujets à la morsure du froid. Si la triche pouvait être réalisée avec des équipements de Shadow troopers en collant, aucune possible sur le torse. Tout l’enjeu du rite était de se présenter humblement devant la grande mère et devant le clan. Suite à cela, elle prit congé pour se préparer elle-même à la grande aventure, qui, sans nul doute, serait enrichissante. Elle demanda à l’empereur de la retrouver au cercle des éléments, la zone des rites où la cérémonie avait eu lieu, quelques heures plus tôt.
C’est au bout d’une heure supplémentaire qu’elle se présenta au cercle. Les cheveux attachés dans la nuque. Au niveau du torse, elle ne portait rien, si ce n’est une longue bande de tissus enroulé plusieurs fois au niveau de la poitrine. Sur son bras droit, un énorme tatouage bleuté saillait, du poignet jusqu’à l’omoplate. Il n’était que des lignes et des angles droits, ne représentant rien de particulier. En guise de pantalon, celui qu’elle utilisa jadis, tellement fin qu’il n’existait presque pas. Car normalement, les poils du Natif lui permettaient naturellement de résister aux températures froides. Aussi n’avaient-ils pas voulu y faire des exceptions avec les aliens, démontrant alors que tous les habitants de Nelvaan n’étaient pas une milice de basse campagne. A sa ceinture pendait un double sabre laser, avec du cuir et des ornements qui l’aurait fait passer pour un grigri souvenir que l’on vendait sur Hutta. Le vent s’était encore levé et les flammes du foyer au centre du cercle des éléments dansaient à vive allure. Autour d’eux, le brouillard était opaque et cruellement mortel. Booros, le chaman, attendait assis sagement en tailleur et portait à son regard ce qu’il tenait au creux de ses mains. Quelques nelvaaniens étaient présents et probablement les soldats de l’empereur. Elle s’adressa à lui :
« La première étape consiste à se prosterner devant la grande mère et de laisser sa voix vous transcender. La deuxième étape nous verra partir dans les montagnes au Nord, y chercher le royaume des Horax. Votre objectif sera alors d’y récupérer des poils de queux. La dernière étape nous verra revenir pour le jugement final. »
Autrement dit, plusieurs jours à crapahuter et à s’agenouiller devant le ciel. C’était une voie de l’abnégation, mais surement pas celle d’un empereur. Il était toujours temps de reculer.
La reine joignit les mains dans son dos et resta stoïque, le visage fermé, plantant ses phares d’azurs dans les siens, sans sourciller ni cligner. Les chefs de guerre ne comprenaient pas tous les mots prononcés ni les subtilités de la langue et des temps utilisés dans l’empereur. Aussi ne comprirent-ils pas réellement qu’il les sermonnait. De l’autre côté, l’empereur ne comprenait pas qu’ils n’étaient qu’amour et compassion. Que leur simple existence était tourner vers l’entre aide et que même si un ennemis passé venait à sombrer, ils présenteraient patte pour les aider. Personne ne comprenait rien, sauf Helera, qui voyait et percevait les deux aspects. Qui prenait le recul nécessaire, qui n’était toujours et rien de plus de que l’effigie de la neutralité, le côté entre les camps, la compréhension par-delà les dogmes. Mais de nouveau, elle ne dit rien, intimement convaincue que personne ne tendrait l’oreille pour l’écouter. Pas plus qu’elle ne présenta d’excuses ou de justifications à ses actes. Cela n’aurait rien de sincère.
Aussi ne réagit-elle qu’avec son titre impérial, celui qui soulignait sa soumission volontaire à l’empereur. Elle inclina alors respectueusement la tête et se retourna vers l’assemblée.
« Merci d’être venus et d’avoir écouté. Tinkyla saura apprécier votre présence autant que nécessaire. »
La reine s’exprimait avec beaucoup de gestes, agrémentant ses paroles en basic afin d’orienter les Nelvaaniens. Elle patienta de nouveau pendant qu’ils quittèrent la salle puis se dirigea lentement vers le chaman, immobile sur sa canne. Elle prit sa main dans la sienne et l’entoura avec la deuxième.
« Peux-tu préparer un rite d’adhérence au clan, je te prie. »
Il écarquilla les yeux mais compléta plus bas.
« Je veillerai sur lui. »
Enfin, elle revint vers l’empereur, toujours sans aucune émotion autre que celle qu’on lui avait ordonné de montrer.
« La même chambre que lors de votre dernier séjour a été préparée. Vous y trouverez l’uniforme cérémonial à revêtir. Il y a également un pot de bois entouré de tresses de pailles. Dedans est conservée une pate blanchâtre aux effluves mentholés. Je vous conseillerai de l’appliquer partout sur votre corps. Je me permets d’insister en vous conseillant vraiment d’y aller de bon cœur et n’y laisser aucune zone vide. Cela vous permettra de résister un peu mieux au froid, car comme vous pourrez le constater, l’uniforme n’a qu’un pantalon de lin. »
Autrement dit, le torse était à l’air libre et chaque extrémité seraient sujets à la morsure du froid. Si la triche pouvait être réalisée avec des équipements de Shadow troopers en collant, aucune possible sur le torse. Tout l’enjeu du rite était de se présenter humblement devant la grande mère et devant le clan. Suite à cela, elle prit congé pour se préparer elle-même à la grande aventure, qui, sans nul doute, serait enrichissante. Elle demanda à l’empereur de la retrouver au cercle des éléments, la zone des rites où la cérémonie avait eu lieu, quelques heures plus tôt.
C’est au bout d’une heure supplémentaire qu’elle se présenta au cercle. Les cheveux attachés dans la nuque. Au niveau du torse, elle ne portait rien, si ce n’est une longue bande de tissus enroulé plusieurs fois au niveau de la poitrine. Sur son bras droit, un énorme tatouage bleuté saillait, du poignet jusqu’à l’omoplate. Il n’était que des lignes et des angles droits, ne représentant rien de particulier. En guise de pantalon, celui qu’elle utilisa jadis, tellement fin qu’il n’existait presque pas. Car normalement, les poils du Natif lui permettaient naturellement de résister aux températures froides. Aussi n’avaient-ils pas voulu y faire des exceptions avec les aliens, démontrant alors que tous les habitants de Nelvaan n’étaient pas une milice de basse campagne. A sa ceinture pendait un double sabre laser, avec du cuir et des ornements qui l’aurait fait passer pour un grigri souvenir que l’on vendait sur Hutta. Le vent s’était encore levé et les flammes du foyer au centre du cercle des éléments dansaient à vive allure. Autour d’eux, le brouillard était opaque et cruellement mortel. Booros, le chaman, attendait assis sagement en tailleur et portait à son regard ce qu’il tenait au creux de ses mains. Quelques nelvaaniens étaient présents et probablement les soldats de l’empereur. Elle s’adressa à lui :
« La première étape consiste à se prosterner devant la grande mère et de laisser sa voix vous transcender. La deuxième étape nous verra partir dans les montagnes au Nord, y chercher le royaume des Horax. Votre objectif sera alors d’y récupérer des poils de queux. La dernière étape nous verra revenir pour le jugement final. »
Autrement dit, plusieurs jours à crapahuter et à s’agenouiller devant le ciel. C’était une voie de l’abnégation, mais surement pas celle d’un empereur. Il était toujours temps de reculer.