- jeu. 12 août 2021 14:54
#39646
« Ici Lerah, je suis sur place, terminé. »
« Bien reç... prends ga.... à toi là-dessous, que la ...orce soit a...ec toi, te...iné. »
Le blizzard frappait sa capuche et dispersa la voix dans les ténèbres opales. Elle fut relayée par le souffle vibrant du vent, nimbé par la cacophonie d’un orage lointain, accrochant les hauts sommets vertigineux. Des sommets que l’on ne voyait pas d’en bas, à cause de l’immensité neigeuse qui se déplaçait. Le cisaillement à cette hauteur provoquait des tourbillons violents qui mélangeait des airs chauds et froids, dans une mixture titanesque. Le résultat n’en était pas moins qu’un tube arpentait l’atmosphère jusqu’au sol, entraînant avec lui des volutes de fumées neigeuses et provoquait ce blizzard de fin du monde. Ce phénomène se produisait depuis déjà plusieurs jours et était né simplement d’une impulsion au cœur des Dents d’Ambre, la chaîne de montagne voisine. Comme un coup de tonnerre qui aurait frappé la montagne et réveillé ce déluge anarchiste.
La réalité était bien moins épique en réalité et le cyclone immobile menaçait désormais la capitale. Helera avait décidée d’enquêter sur le phénomène la source, pour comprendre et désamorcer ce que la nature tentait de créer. Alors elle se trouvait là, au pied de la montagne, devant les méandres écharpés de la roche, à demi bloqué par la glace. Pourquoi enquêter alors sur ce phénomène naturel ? Car il flottait dans l’air une odeur de je ne sais quoi de démoniaque. L’odeur rance de l’épouvante et de l’horreur incarnée, derrière chaque coup de tonnerre. A première vue, l’endroit de paraissait pas plus dangereux que toutes les cavernes qu’elle avait pu observer jusque-là. Le vent sifflait dans les interstices de la roche, quelques gouttes encore liquides tombaient çà et là et le craquement de la pierre signifiait qu’elle continuait à respirer convenable.
Armée de sa lampe torche, elle inonda l’intérieur de sa lumière, observant les scintillements que cela produisait sur les alentours endormis. Cette caverne semblait avoir été creusée par la montagne elle-même, dû à un déplacement de terrain ancestral. Cette déchirure sur le flanc progressait sur tout le manteau extérieur jusqu’au sommet, dont l’on voyait les quelques raies de lumières depuis la base de la grotte. Après un balayage professionnel et minutieux, elle s’aventura, pas après pas, prenant garde de ne pas tomber dans un gouffre invisible ou de glisser sur une neige gelée. La réalité Nelvannienne s’observait dans ce genre d’expédition, froide et ne laissant pas la place aux néophytes. Ce que la reine n’était plus depuis un moment. L’immense trou béant se rétrécit au bout de quelques mètres, s’enfonçant dans un boyau unique d’une demi-dizaine de large, pour autant de hauteur. A l’intérieur, il ne subsistait plus la moindre trace de la lumière extérieure et il semblait même que la torche avait du mal à pénétrer les ténèbres insondables. Il subsistait dans cet amoncellement une nouvelle aura, que même la glace ne saurait totalement effacée. Une texture dans l’air, terrifiant et oppressant, donnant presque une sensation de vertige. Comme si l’on se trouvait devant une immense créature dont on ne voyait pas les extrémités. Pourtant, les murs étaient bien faits de roche calcaire et les veinules gelées qui couraient tout le long étaient bien de l’eau. Elle y passa sa main avec une certaine appréhension, découvrant le triste constat à travers ses gants. Il n’y avait là rien de plus que ce qu’il semblait avoir.
Pourtant, le malaise provoqué par l’endroit ne tarissait pas et même s’affirma au fur et à mesure qu’elle progressait. Etait-elle en train de monter ou descendre, elle n’en savait rien. Ses sens les plus primitifs étaient perturbés et même la Force hésitait à donner de maigres informations. Fait encore plus surprenant, sa respiration ne provoquait plus de nuage de vapeur condensée. Elle vérifia, par simple précaution, sur son système de survie. La température était bien à plus de deux fois la dizaine sous la température de gel de l’eau.
Le goulet continua ainsi, sans se rétrécir ni s’agrandir, jusqu’à un cul de sac, d’où l’on voyait à travers un interstice, une petite, très petite lumière. La reine y passa l’oreille pour confirmer qu’un mince filet d’air y passait, sifflant régulièrement sa litanie plaintive et ses mises en garde. Sur la pierre qui s’interposait, elle passa de nouveau la main, cherchant la trace du passage de races sensibles, d’antiques et primitifs peuples. Sa lampe suivant le chemin de sa main exploratrice, elle constata que la roche n’était pas de la même composition que celles des parois. Si ces dernières étaient granuleuses, la roche devant elle était plus rudes et lisses. Pourtant, mise à part le tout petit interstice d’air, rien ne semblait indiquer qu’elle ne face pas partie de ce boyau.
L’horreur de cette découverte la laissa un instant pantois. Elle fit quelques pas en arrière pour agrandir son champ de vision. Son cœur accélérera, jusqu’à perturber son sens auditif, frappant dans ses tympans, hurlant d’épouvante le danger évident, lui intimant de fuir pour ne jamais revenir. Un nouvel éclair frappa les sommets et résonna dans cette cage. Helera leva instinctivement la tête vers le ciel noir, essayant d’y percevoir la force de la nature déchainée. Tout doucement, elle s’avança de nouveau et se résolu à poser les deux mains sur la roche, sa lampe dans la bouche. Elle poussa de toutes ses forces, cambrant le corps, en vain. Il n’y eu pas un son pour récompenser son essai, rien de plus que le sifflement narguant son échec. Pourtant, un nouvel éclair frappa le ciel et par l’interstice, elle vit une grande lumière, avant de s’étouffer par la fumée de l’explosion qui suivit. La reine mit ses mains sur ses oreilles et s’appuya contre le sol, tandis que toute la montagne hurlait de douleur. Des amas de fumée et de roche tombèrent çà et là et la cacophonie prit de l’ampleur quand elle sentit le sol trembler. Les yeux fermés, protégée par ses seules mains, elle ne bougea pas pendant tout le long du rugissement. Jusqu’à ce que le silence ne revienne bercer ses folles idées. Dans un noir absolu de poussière, elle tâtonna sur le sol jusqu’à trouver sa lampe torche. Hésitante, encore sous le choc de ce vacarme assourdissant, elle leva la raie de lumière devant elle. L’horreur la saisie une nouvelle fois, et son cœur si téméraire se serra dans sa poitrine, tandis que son esprit fut prit d’un nouvel effroi devant l’évidente conclusion. La roche était brisée.
« Bien reç... prends ga.... à toi là-dessous, que la ...orce soit a...ec toi, te...iné. »
Le blizzard frappait sa capuche et dispersa la voix dans les ténèbres opales. Elle fut relayée par le souffle vibrant du vent, nimbé par la cacophonie d’un orage lointain, accrochant les hauts sommets vertigineux. Des sommets que l’on ne voyait pas d’en bas, à cause de l’immensité neigeuse qui se déplaçait. Le cisaillement à cette hauteur provoquait des tourbillons violents qui mélangeait des airs chauds et froids, dans une mixture titanesque. Le résultat n’en était pas moins qu’un tube arpentait l’atmosphère jusqu’au sol, entraînant avec lui des volutes de fumées neigeuses et provoquait ce blizzard de fin du monde. Ce phénomène se produisait depuis déjà plusieurs jours et était né simplement d’une impulsion au cœur des Dents d’Ambre, la chaîne de montagne voisine. Comme un coup de tonnerre qui aurait frappé la montagne et réveillé ce déluge anarchiste.
La réalité était bien moins épique en réalité et le cyclone immobile menaçait désormais la capitale. Helera avait décidée d’enquêter sur le phénomène la source, pour comprendre et désamorcer ce que la nature tentait de créer. Alors elle se trouvait là, au pied de la montagne, devant les méandres écharpés de la roche, à demi bloqué par la glace. Pourquoi enquêter alors sur ce phénomène naturel ? Car il flottait dans l’air une odeur de je ne sais quoi de démoniaque. L’odeur rance de l’épouvante et de l’horreur incarnée, derrière chaque coup de tonnerre. A première vue, l’endroit de paraissait pas plus dangereux que toutes les cavernes qu’elle avait pu observer jusque-là. Le vent sifflait dans les interstices de la roche, quelques gouttes encore liquides tombaient çà et là et le craquement de la pierre signifiait qu’elle continuait à respirer convenable.
Armée de sa lampe torche, elle inonda l’intérieur de sa lumière, observant les scintillements que cela produisait sur les alentours endormis. Cette caverne semblait avoir été creusée par la montagne elle-même, dû à un déplacement de terrain ancestral. Cette déchirure sur le flanc progressait sur tout le manteau extérieur jusqu’au sommet, dont l’on voyait les quelques raies de lumières depuis la base de la grotte. Après un balayage professionnel et minutieux, elle s’aventura, pas après pas, prenant garde de ne pas tomber dans un gouffre invisible ou de glisser sur une neige gelée. La réalité Nelvannienne s’observait dans ce genre d’expédition, froide et ne laissant pas la place aux néophytes. Ce que la reine n’était plus depuis un moment. L’immense trou béant se rétrécit au bout de quelques mètres, s’enfonçant dans un boyau unique d’une demi-dizaine de large, pour autant de hauteur. A l’intérieur, il ne subsistait plus la moindre trace de la lumière extérieure et il semblait même que la torche avait du mal à pénétrer les ténèbres insondables. Il subsistait dans cet amoncellement une nouvelle aura, que même la glace ne saurait totalement effacée. Une texture dans l’air, terrifiant et oppressant, donnant presque une sensation de vertige. Comme si l’on se trouvait devant une immense créature dont on ne voyait pas les extrémités. Pourtant, les murs étaient bien faits de roche calcaire et les veinules gelées qui couraient tout le long étaient bien de l’eau. Elle y passa sa main avec une certaine appréhension, découvrant le triste constat à travers ses gants. Il n’y avait là rien de plus que ce qu’il semblait avoir.
Pourtant, le malaise provoqué par l’endroit ne tarissait pas et même s’affirma au fur et à mesure qu’elle progressait. Etait-elle en train de monter ou descendre, elle n’en savait rien. Ses sens les plus primitifs étaient perturbés et même la Force hésitait à donner de maigres informations. Fait encore plus surprenant, sa respiration ne provoquait plus de nuage de vapeur condensée. Elle vérifia, par simple précaution, sur son système de survie. La température était bien à plus de deux fois la dizaine sous la température de gel de l’eau.
Le goulet continua ainsi, sans se rétrécir ni s’agrandir, jusqu’à un cul de sac, d’où l’on voyait à travers un interstice, une petite, très petite lumière. La reine y passa l’oreille pour confirmer qu’un mince filet d’air y passait, sifflant régulièrement sa litanie plaintive et ses mises en garde. Sur la pierre qui s’interposait, elle passa de nouveau la main, cherchant la trace du passage de races sensibles, d’antiques et primitifs peuples. Sa lampe suivant le chemin de sa main exploratrice, elle constata que la roche n’était pas de la même composition que celles des parois. Si ces dernières étaient granuleuses, la roche devant elle était plus rudes et lisses. Pourtant, mise à part le tout petit interstice d’air, rien ne semblait indiquer qu’elle ne face pas partie de ce boyau.
L’horreur de cette découverte la laissa un instant pantois. Elle fit quelques pas en arrière pour agrandir son champ de vision. Son cœur accélérera, jusqu’à perturber son sens auditif, frappant dans ses tympans, hurlant d’épouvante le danger évident, lui intimant de fuir pour ne jamais revenir. Un nouvel éclair frappa les sommets et résonna dans cette cage. Helera leva instinctivement la tête vers le ciel noir, essayant d’y percevoir la force de la nature déchainée. Tout doucement, elle s’avança de nouveau et se résolu à poser les deux mains sur la roche, sa lampe dans la bouche. Elle poussa de toutes ses forces, cambrant le corps, en vain. Il n’y eu pas un son pour récompenser son essai, rien de plus que le sifflement narguant son échec. Pourtant, un nouvel éclair frappa le ciel et par l’interstice, elle vit une grande lumière, avant de s’étouffer par la fumée de l’explosion qui suivit. La reine mit ses mains sur ses oreilles et s’appuya contre le sol, tandis que toute la montagne hurlait de douleur. Des amas de fumée et de roche tombèrent çà et là et la cacophonie prit de l’ampleur quand elle sentit le sol trembler. Les yeux fermés, protégée par ses seules mains, elle ne bougea pas pendant tout le long du rugissement. Jusqu’à ce que le silence ne revienne bercer ses folles idées. Dans un noir absolu de poussière, elle tâtonna sur le sol jusqu’à trouver sa lampe torche. Hésitante, encore sous le choc de ce vacarme assourdissant, elle leva la raie de lumière devant elle. L’horreur la saisie une nouvelle fois, et son cœur si téméraire se serra dans sa poitrine, tandis que son esprit fut prit d’un nouvel effroi devant l’évidente conclusion. La roche était brisée.