- lun. 30 juil. 2018 21:32
#33387
Aïe. Il n'avait vu ça nulle part. Il ne pensait jamais aux anniversaires. Ce n'était pas le cas de tout le monde hélas. Aujourd'hui était-ce vraiment l'anniversaire de Valeria ? Elle ne semblait pas lui tenir rigueur de l'oubli, et si une fête avait lieu, c'était pour quelque chose.
C'est ton anniversaire aujourd'hui ?
En fait c'était il y a une semaine, mais je m'y suis prise un peu tard pour donner la réception.
Misère. Je suis navré, je n'avais pas fait attention.
Ce n'est rien. Tu avais autre chose à faire... et je ne dis pas ça pour te faire culpabiliser.
C'est raté.
Tant pis pour toi !
Puis-je faire ou t'offrir quelque chose pour l'occasion malgré tout ?
Valeria prit une autre pâtisserie, l'air un peu malicieux.
J'ai une petite idée...
Elle croqua ainsi dans un éclair au chocolat blanc nappé de chantilly.
Après avoir entériné l'accord du matin, elle lui avait fait visiter son logis, lui avait brièvement fait visiter sa bibliothèque, puis l'avait congédié.
Je dois régler quelques affaires au siège terrestre. Profite de la maison en attendant. J'ai laissé des instructions au majordome. Tu peux aller dans la bibliothèque et profiter de la piscine. Je reviendrai pour le déjeuner.
De fait, Harlon avait consulté quelques ouvrages de la bibliothèque fonctionnelle et complète en copies et holoscans - elle croquait moins les livres que les hommes - avant qu'il n'envoie un message à destination de Yaga Minor, pour signaler un accord de principe avec les CNK, mais qu'il "continuait de travailler Valeria Kuat au corps". Façon de parler. Ce message était si crypté qu'une interception des données ne poserait aucun soucis particulier. Ensuite il se rendit en effet à la piscine, sur le côté dégagé du domicile, entre le logis et le mur d'enceinte. Le mur n'était pas comme de l'autre côté, une vigne vierge aux feuilles vertes et rouges courait tout le long avec distinction, entourant avec élégance la piscine baignée dans le soleil d'Est, bordée de marbre couleur sable et de relax en bois exotique de Kashyyyk. On avait fait venir des rafraîchissements pour compléter un tableau déjà bien assez bourgeois, et Harlon se permit quelques brasses avec force. Un peu d'apnée pour la détente, des figures complexes, de la nage de vitesse et de la nage technique. Tous ses muscles travaillaient fort et il dut arrêter après une bonne heure de trempette.
Il n'avait même pas remarqué l'agresseur qui lui était tombé dessus. Assassin, il avait sauté dans l'eau à son niveau, sur ses épaules, et maintenant lui maintenait la tête sous l'eau. Le souffle coupé, il expulsa le peu d'air dans ses poumons et suffoqua rapidement. Il se débattit, mais sans succès. On le tenait à la taille par deux jambes serrées, qu'il dessouda avec l'énergie du désespoir, avant de revenir à la surface prendre sa respiration. Il fut sans équivoque.
Valeria ! Ce n'est pas du jeu d'arriver en traître !
Rholàlà, mais quel mauvais joueur !
Moi mauvais joueur ? Attend voir...
A presque 13h30, on leur apporta une collation qu'ils dégustèrent sur les relax, allongés sur le côté, en maillots, encore sous le soleil de plomb qui frappait une Kuat sans nuage. On leur avait apporté de quoi se protéger du soleil, en lunettes et en crème qu'ils s'étaient mutuellement appliquée.
Donc, ce soir, ça consistera en quoi ?
Une soirée qui commence tôt et fini tard. Le gratin de Kuat venu me présenter ses hommages. Peut-être des prétendants et des prétendantes.
Prétendantes, vraiment ?
Qu'est-ce que tu veux, on est libres ici. Pas comme chez toi.
Ces lois sont juste là pour satisfaire les conservateurs.
L'homosexualité ne t'ennuie pas ?
Non... et surtout pas chez les femmes.
Elle soupira, de lassitude certainement.
Vous les hommes, tous pareils... L'homosexualité ça vous dégoûte, mais quand on parle de lesbiennes, là tout de suite, ça devient excitant...
Ce n'est pas comparable...
Ah bon ? Tu m'expliques en quoi ? Parce qu'étymologiquement, gays ou lesbiennes, c'est deux individus de même sexe partageant une relation intime...
Ce n'est pas pareil... On s'imagine que les hommes sont juste là pour l'entre-fornication, alors que les femmes sont plus portées sur les caresses et...
Imagine toi ce que tu veux.
Je ne disais pas...
Parce que deux hommes ensemble forcément ça se passe de caresse hein...
Oui bon, ça va maintenant...
Comme si deux femmes pouvaient pas y aller comme des conducteurs de speeder-poubelle...
Bon, Valeria, ça suffit !
Elle se redressa d'un coup, l'air un peu mauvais.
Doucement avec le ton que tu prend mon garçon ! Tu es chez moi ici ! Si ce que je dis te plaît pas, tu te casses ! La porte n'est pas fermée !
Pardon de hausser le ton, mais si tu évitais de lancer des sujets sociaux qui te dépassent largement !
Me dépassent ? Moi ? Moi, la godiche de Kuat, la cuisse légère ? Je suis bonne qu'à diriger une boîte et à la maintenir en baisant, c'est ça ?
Je n'ai pas dis ça !
Non mais tu le penses, comme les autres hein !
Non, je n'en pense pas plus !
Tu crois quoi ? Que parce que j'ai fait des affaires avec l'Empire et que j'ai participé à des schémas esclavagistes, je ne peux pas avoir un minimum de convictions ? Je suis patronne des CNK donc forcément je suis une connasse intégro-conservatrice ?
Non je ne dis pas ça ! J'explique juste un point de vue partagé par une société d'ensembles et de valeurs peut-être un peu surannées, mais qui n'en sont pas moins bien ancrées ! J'interdis l'homosexualité pour satisfaire à une tranche de la population qui voit encore comme une aberration universelle l'acte reproducteur pratiqué par deux gens du même sexe... Maintenant j'établis une différence entre l'intérêt lubrique provoqué entre deux hommes et deux femmes, parce que le voyeurisme est un acte en majorité masculin et que la projection d'une idée de pénétration sur soi entraîne la répugnance... alors que l'acte entre deux femmes appartient moins à l'idée d'un acte qu'on pourrait comprendre qu'au domaine du fantasme ! D'où la nuance ! Et je dis que ça te dépasse parce que visiblement tu manques d'empathie pour te mettre à la place des gens qui répugnent ce genre de pratique !
Valeria sembla garder le silence. Harlon se crut obligé de continuer, sur un ton calme.
Mais tu n'es pas une godiche. Loin de là. Et je ne le prétendrai jamais... mais si je passe ce genre de loi, c'est que la situation est un peu plus complexe qu'on ne le pense.
Ils restèrent assis au bord de leurs relaxs un moment, puis elle se racla la gorge et s'allongea de nouveau. Les jambes au clair, la poitrine à se soulever par intermittence... Harlon préféra s'allonger lui aussi sans un bruit avant de se laisser aller. Puis Valeria l'appela et lui montra la piscine.
T'as déjà baisé dans une piscine ?
L'après-midi avait été riche. Ils avaient profité des bienfaits de la piscine encore un moment, puis s'étaient dirigés, habillés avec des tenues légères vers l'arrière du logis. Elle lui avait montré ses vignes, lui avait fait goûter un vin de sa cuvée personnelle - ils avaient tous les deux prit une gorgée, s'étaient regardé et avaient recraché franchement, le vin était immonde pour une première cuvée - et l'avait emmené dans son jardin privé. Une retranscription des différents types de végétations galactiques figuraient en allées principales et secondaires, tantôt forêt de conifère, puis de feuillus, jungle épaisse et humide - avec une bruine artificielle parfaite - et tantôt paysage féeriques comme on en voyait sur des planètes comme Felucia.
Splendide.
Vraiment ? Tu aimes ?
Beaucoup. Tu as un paysagiste ?
Oui, je n'aurais ni le temps ni le talent pour faire tout ça.
Qui est-ce ?
Non, tu ne le débusqueras pas.
Allez, dis-le moi...
Non...
S'il te plaît ?
Non ! Trouve le tien, moi j'ai le mien, je le garde.
La visite s'acheva par l'accès de derrière, aussi grande qu'une porte anti-explosion mais aussi discrète qu'une poterne de vieille forteresse qui menait sur des champs qui lui appartenaient.
Tout ce qu'on consomme, céréales, bétail, boissons... tout m'appartient. Même l'eau de source vient d'une eau captée en haute montagne par une exploitation que je possède. Viens !
Elle lui montra ensuite une boulangerie privée qui pétrissait le pain de tout le logis. Four en pierre, ustensiles en bois... rien d'électronique ici, sinon le thermomètre laser du boulanger, un homme corpulent dans la cinquantaine qui semblait apprécier son travail à chaque instant. Ils mangèrent une baguette de pain - il ne connaissait absolument pas cette méthode de pétrissage - et la trouva si excellente qu'il supplia Valeria et le boulanger de lui donner la recette pour son propre palais. Le boulanger éclata de rire et le remercia pour le compliment détourné.
Bon, on va aller se préparer maintenant. La soirée commence dans deux heures.
Ca nous laisse du temps, non ?
Pas tant que ça en fait. Il faut qu'on te trouve une tenue, et qu'on te fasse réviser un rôle.
Tu penses qu'on me reconnaîtrait ?
Harlon... on connait mal ton visage, mais ces gens sont haut-placés. la plupart ont de la famille dans l'Armée Impériale. C'est trop risqué. On doit te grimer un peu.
Je peux...
Non, ça suffit avec ce masque ridicule ! Qui croirait que mon amant est un traîne-savate comme ton Harx Sternine...
Ton amant ?
Quoi ? Tu devrais être flatté, ce n'est pas donné à tout le monde d'être présenté comme tel.
Je suis flatté bien sûr, mais je risque d'attiser la jalousie des uns et des autres.
Tu vas te débrouiller... bon, viens maintenant ! Tu vas m'aider à m'habiller aussi.
En fait c'était il y a une semaine, mais je m'y suis prise un peu tard pour donner la réception.
Misère. Je suis navré, je n'avais pas fait attention.
Ce n'est rien. Tu avais autre chose à faire... et je ne dis pas ça pour te faire culpabiliser.
C'est raté.
Tant pis pour toi !
Puis-je faire ou t'offrir quelque chose pour l'occasion malgré tout ?
Valeria prit une autre pâtisserie, l'air un peu malicieux.
Elle croqua ainsi dans un éclair au chocolat blanc nappé de chantilly.
Après avoir entériné l'accord du matin, elle lui avait fait visiter son logis, lui avait brièvement fait visiter sa bibliothèque, puis l'avait congédié.
De fait, Harlon avait consulté quelques ouvrages de la bibliothèque fonctionnelle et complète en copies et holoscans - elle croquait moins les livres que les hommes - avant qu'il n'envoie un message à destination de Yaga Minor, pour signaler un accord de principe avec les CNK, mais qu'il "continuait de travailler Valeria Kuat au corps". Façon de parler. Ce message était si crypté qu'une interception des données ne poserait aucun soucis particulier. Ensuite il se rendit en effet à la piscine, sur le côté dégagé du domicile, entre le logis et le mur d'enceinte. Le mur n'était pas comme de l'autre côté, une vigne vierge aux feuilles vertes et rouges courait tout le long avec distinction, entourant avec élégance la piscine baignée dans le soleil d'Est, bordée de marbre couleur sable et de relax en bois exotique de Kashyyyk. On avait fait venir des rafraîchissements pour compléter un tableau déjà bien assez bourgeois, et Harlon se permit quelques brasses avec force. Un peu d'apnée pour la détente, des figures complexes, de la nage de vitesse et de la nage technique. Tous ses muscles travaillaient fort et il dut arrêter après une bonne heure de trempette.
Il n'avait même pas remarqué l'agresseur qui lui était tombé dessus. Assassin, il avait sauté dans l'eau à son niveau, sur ses épaules, et maintenant lui maintenait la tête sous l'eau. Le souffle coupé, il expulsa le peu d'air dans ses poumons et suffoqua rapidement. Il se débattit, mais sans succès. On le tenait à la taille par deux jambes serrées, qu'il dessouda avec l'énergie du désespoir, avant de revenir à la surface prendre sa respiration. Il fut sans équivoque.
Rholàlà, mais quel mauvais joueur !
Moi mauvais joueur ? Attend voir...
A presque 13h30, on leur apporta une collation qu'ils dégustèrent sur les relax, allongés sur le côté, en maillots, encore sous le soleil de plomb qui frappait une Kuat sans nuage. On leur avait apporté de quoi se protéger du soleil, en lunettes et en crème qu'ils s'étaient mutuellement appliquée.
Une soirée qui commence tôt et fini tard. Le gratin de Kuat venu me présenter ses hommages. Peut-être des prétendants et des prétendantes.
Prétendantes, vraiment ?
Qu'est-ce que tu veux, on est libres ici. Pas comme chez toi.
Ces lois sont juste là pour satisfaire les conservateurs.
L'homosexualité ne t'ennuie pas ?
Non... et surtout pas chez les femmes.
Elle soupira, de lassitude certainement.
Ce n'est pas comparable...
Ah bon ? Tu m'expliques en quoi ? Parce qu'étymologiquement, gays ou lesbiennes, c'est deux individus de même sexe partageant une relation intime...
Ce n'est pas pareil... On s'imagine que les hommes sont juste là pour l'entre-fornication, alors que les femmes sont plus portées sur les caresses et...
Imagine toi ce que tu veux.
Je ne disais pas...
Parce que deux hommes ensemble forcément ça se passe de caresse hein...
Oui bon, ça va maintenant...
Comme si deux femmes pouvaient pas y aller comme des conducteurs de speeder-poubelle...
Bon, Valeria, ça suffit !
Elle se redressa d'un coup, l'air un peu mauvais.
Pardon de hausser le ton, mais si tu évitais de lancer des sujets sociaux qui te dépassent largement !
Me dépassent ? Moi ? Moi, la godiche de Kuat, la cuisse légère ? Je suis bonne qu'à diriger une boîte et à la maintenir en baisant, c'est ça ?
Je n'ai pas dis ça !
Non mais tu le penses, comme les autres hein !
Non, je n'en pense pas plus !
Tu crois quoi ? Que parce que j'ai fait des affaires avec l'Empire et que j'ai participé à des schémas esclavagistes, je ne peux pas avoir un minimum de convictions ? Je suis patronne des CNK donc forcément je suis une connasse intégro-conservatrice ?
Non je ne dis pas ça ! J'explique juste un point de vue partagé par une société d'ensembles et de valeurs peut-être un peu surannées, mais qui n'en sont pas moins bien ancrées ! J'interdis l'homosexualité pour satisfaire à une tranche de la population qui voit encore comme une aberration universelle l'acte reproducteur pratiqué par deux gens du même sexe... Maintenant j'établis une différence entre l'intérêt lubrique provoqué entre deux hommes et deux femmes, parce que le voyeurisme est un acte en majorité masculin et que la projection d'une idée de pénétration sur soi entraîne la répugnance... alors que l'acte entre deux femmes appartient moins à l'idée d'un acte qu'on pourrait comprendre qu'au domaine du fantasme ! D'où la nuance ! Et je dis que ça te dépasse parce que visiblement tu manques d'empathie pour te mettre à la place des gens qui répugnent ce genre de pratique !
Valeria sembla garder le silence. Harlon se crut obligé de continuer, sur un ton calme.
Ils restèrent assis au bord de leurs relaxs un moment, puis elle se racla la gorge et s'allongea de nouveau. Les jambes au clair, la poitrine à se soulever par intermittence... Harlon préféra s'allonger lui aussi sans un bruit avant de se laisser aller. Puis Valeria l'appela et lui montra la piscine.
L'après-midi avait été riche. Ils avaient profité des bienfaits de la piscine encore un moment, puis s'étaient dirigés, habillés avec des tenues légères vers l'arrière du logis. Elle lui avait montré ses vignes, lui avait fait goûter un vin de sa cuvée personnelle - ils avaient tous les deux prit une gorgée, s'étaient regardé et avaient recraché franchement, le vin était immonde pour une première cuvée - et l'avait emmené dans son jardin privé. Une retranscription des différents types de végétations galactiques figuraient en allées principales et secondaires, tantôt forêt de conifère, puis de feuillus, jungle épaisse et humide - avec une bruine artificielle parfaite - et tantôt paysage féeriques comme on en voyait sur des planètes comme Felucia.
Vraiment ? Tu aimes ?
Beaucoup. Tu as un paysagiste ?
Oui, je n'aurais ni le temps ni le talent pour faire tout ça.
Qui est-ce ?
Non, tu ne le débusqueras pas.
Allez, dis-le moi...
Non...
S'il te plaît ?
Non ! Trouve le tien, moi j'ai le mien, je le garde.
La visite s'acheva par l'accès de derrière, aussi grande qu'une porte anti-explosion mais aussi discrète qu'une poterne de vieille forteresse qui menait sur des champs qui lui appartenaient.
Elle lui montra ensuite une boulangerie privée qui pétrissait le pain de tout le logis. Four en pierre, ustensiles en bois... rien d'électronique ici, sinon le thermomètre laser du boulanger, un homme corpulent dans la cinquantaine qui semblait apprécier son travail à chaque instant. Ils mangèrent une baguette de pain - il ne connaissait absolument pas cette méthode de pétrissage - et la trouva si excellente qu'il supplia Valeria et le boulanger de lui donner la recette pour son propre palais. Le boulanger éclata de rire et le remercia pour le compliment détourné.
Ca nous laisse du temps, non ?
Pas tant que ça en fait. Il faut qu'on te trouve une tenue, et qu'on te fasse réviser un rôle.
Tu penses qu'on me reconnaîtrait ?
Harlon... on connait mal ton visage, mais ces gens sont haut-placés. la plupart ont de la famille dans l'Armée Impériale. C'est trop risqué. On doit te grimer un peu.
Je peux...
Non, ça suffit avec ce masque ridicule ! Qui croirait que mon amant est un traîne-savate comme ton Harx Sternine...
Ton amant ?
Quoi ? Tu devrais être flatté, ce n'est pas donné à tout le monde d'être présenté comme tel.
Je suis flatté bien sûr, mais je risque d'attiser la jalousie des uns et des autres.
Tu vas te débrouiller... bon, viens maintenant ! Tu vas m'aider à m'habiller aussi.