- mer. 24 oct. 2018 07:20
#34122
« Qu’elle est la chose qui te vient en tête à cet instant ? Hm ? »
Le regard de braise fixait le pendu, la tête à l’envers, les bras pendant au-dessus de sa tête. La tête défoncée, ensanglantée, boursouflée. Des coups lui avait été donné, mais pas que. Son visage était nécrosé par endroit et il manquait une partie de son nez. Tout cela avait été fait récemment. Et sûrement par la dague qu’elle faisait courir entre ses doigts. Il essaya de cracher, mais la salive lui retomba sur le front, il jura.
« La gravité. T’auras passé ta vie à faire des mauvais calculs toi. »
Sur ces mots, elle plaça sa dague sur la peau de son cou, et lentement l’incisa sur toute la longueur. Le sang ne gicla pas, mais coula en flot, recouvrant d’abord la bouche, rentrant dans le nez, puis les yeux, et termina sa course par tomber sur le sol. Il s’éteignit après moult gargouillements et spasmes. Jeny se releva et inspira à fond. Cette maison délabrée avait été pris à son ancien propriétaire qui désormais pendait dans le salon. Le gars était un dealer notoire, une sorte de malfrat des profondeurs. Pourquoi le tuer lui ? Parce qu’il avait une maison qui lui plaisait. Son ancien baraquement avait été contrôlé et mis sous clé par les forces de l’ordre, alors impossible d’opérer là-bas. Pas sans tous les tuer. Ce qui n’était enviable que pour elle. Jeny décrocha le cadavre et le traina par les pieds à travers la maison. Elle sortit avec son bagage et dans les rues noires de Balmorra commença son périple jusqu’au bout de la rue. Les zones pauvres, l’endroit où l’on ne posait pas de question. Ou chaque mort n’était qu’une poussière sur la vie de la communauté. Tout le monde n’en avait rien à foutre. Elle descendit la rue et jeta le corps dans les poubelles. Se frappant une main contre l’autre, un mouvement la frappa dans le coin de son regard. Elle tourna la tête dans la direction, rien. Elle fronça les sourcils.
Un groupe était en cercle en train de discuter, des zonards du soir. Une silhouette au loin avançait prestement vers une destination inconnue. Sur sa droite, collée à la ruelle, une silhouette trop bien connue fit son apparition.
« Helera ?! »
Non, impossible. La silhouette flotta dans les airs et s’approcha d’elle. Intangible, mal formée. Travail de débutant. Jeny grogna et s’approcha à son tour, dague désormais dégainée. Arrivée à mi-chemin, une autre présence la perturba dans son dos. L’ombre sortit prestement et aggrippa l’auteur du guet-apens qu’elle colla contre le mur. La silhouette en vibra, et perdit toute consistance. De la grande taille féline, il ne restait qu’une enfant d’un peu plus de 14 ans seulement. Derrière elle, un adolescent de 17 ans maximum qui se débattait.
Elle s’approcha de lui et lui posa la dague sur le cou. Ce dernier se figea de peur, stupeur. Des gamins des rues, dans le même état vestimentaire qu’elle. Avec un peu plus d’épaisseurs. La petite lui fonça dessus et de ses petits poings frappa sur son flanc, sans parler. Cela n’avait pas pour but visiblement de lui faire mal. Ou peut-être que si. Mais en tous les cas, elle ne broncha pas. Lui était rasé de près, elle avait de long cheveux noirs. Tous deux avaient des yeux verts. Grands pour les deux, et déjà forgés par leurs aventures nocturnes.
« C’est ta sœur ? »
Simple supposition. Il acquiesça.
« Dis-lui de se calmer, ou c’est elle que je plante. »
Elle s’arrêta d’elle-même.
« Vous utilisez la Force. »
Ça, c’était une constatation, mais il n’y eut pas de réponses. Savaient-ils seulement de quoi il en retournait ? Surement pas. Ils utilisaient ce que la nature leur avait donné, pour survivre. Rien de plus. Encore une constatation.
« Vous êtes le Spectre de Balmorra ? »
Le gamin avait jeté un œil à la main qui sortait de la poubelle. Des yeux d’enfants qui avaient déjà vu trop de choses pour ne plus s’étonner de rien. En revanche, il était étonnant qu’on lui ait donné un surnom. Surement une autre personne à qui on lui prêtait les méfaits. Elle ne répondit pas, mais à la place, le lâcha.
« On veut venir avec vous. »
Jeny haussa un sourcil.
« Déjà tu te calmes. Tu ne vas aller nulle part avec moi. Je ne ramasse pas les déchets dans la rue. »
« Mais vous pouvez nous apprendre à survivre, on n’a pas peur du sang et de tuer. »
Nouveau haussement de sourcil.
« Qu’est-ce que tu racontes toi ? Ce n’est pas une question d’avoir peur ou pas. C’est une question de survie. Tu ne sais pas de quoi tu parles. Rentre chez toi avant que c’est toi que je tue. »
Elle fit volteface, mais le gamin la contourna et la bloqua.
« On a vu ce que tu fais. Apprends-nous à faire sortir l’ombre. »
La petite se campa à ses côtés et haussa la tête. Jeny les regarda un à un. Vers la petite, elle demanda :
« T’as quel âge toi ? »
C’est le garçon qui répondit.
« Quatorze rotations. Et elle ne parle pas. J’en ai dix-sept. »
« Vous n’avez pas vingt ans que vous voulez déjà appréhender des choses que vous ne pouvez pas comprendre. Arrêtez de m’emmerder. Vous n’avez pas ce qu’il faut. »
« Qu’est ce qu’il faut donner ? On peut le trouver, on peut le voler. »
« Tu ne comprends pas, il faut donner absolument tout ce que tu as, tout ce que tu es. Vous allez me ralentir. Dégagez ! »
Ils ne bougèrent pas, résolument résolus à l’emmerder jusqu’à la fin. Jeny grogna, la petite eut un mouvement de recul. Elle s’agaça et haussa le ton.
« Vous voulez vraiment apercevoir l’obscurité, c’est ça hein ? Toi, tu vois le groupe là-bas, va leur voler leur drogue. »
En désignant la petite et gardant l’autre avec elle. Jeny attendit qu’elle s’éloigne et se tourna vers lui. Il avait à peu près sa taille, et probablement déjà plus musclé qu’elle. Des apparences.
« Tu sais ce qu’il va se passer ? Ta sœur va en prendre pour son grade. »
Un éclair de lucidité passa dans son esprit, enfin. Mais il était déjà trop tard. Il essaya de la rejoindre, alors à mi-chemin du groupe. Sauf qu’il était désormais incapable de bouger.
« Maintenant tu vas contempler ton arrogance à l’œuvre. »
La petite aux cheveux noirs s’approcha doucement, faisant virevolter son image sous une illusion à approximativement illustrée. Bien trop approximativement. Le groupe s’échangeait quelques paroles illustrées par des propos imagés très caractéristiques. Lentement, elle se faufila comme un félin. Oui, elle avait l’habitude, cela se voyait dans ses mouvements. Une vie de maraude, déjà. Jeny fronça les sourcils. L’enfant était à leur niveau et maintenait son illusion. D’un mouvement sec, elle attrapa le sac, sauf que l’illusion flancha, faute de pouvoir se concentrer sur deux choses en même temps. La suite fut relativement rapide, elle tenta de s’enfuir, l’un d’eux l’attrapa par les cheveux, et elle eut droit d’abord à un coup en haut du crâne. A terre, elle ne bougeait plus, récupéra encore quelques coups. Jeny tourna la tête vers le garçon, toujours incapable de bouger. Les poings serrés, elle sentait son corps qui palpitait et la rage en lui qui grondait.
« Ils fonctionnent tous pareil. Après les coups, ils se rendent compte de la prise. Et ils détruisent la vie. »
Et la prophétie suivit son cours. D’abord heureux d’avoir pu récupérer une fille, excités à l’idée de ce qu’ils allaient lui faire, il y avait d’abord les mains baladeuses. Les claques quand elle essayait de se débattre, la panique qui émanait d’elle qui les stimulaient encore plus. Les porcs qu’ils étaient. Jeny le força à regarder. A regarder sa sœur se faire souiller. Même pour Jeny, elle n’allait pas les laisser faire. Une fois qu’ils étaient à bout de rage et que ces yeux exprimaient la marque de la colère, de la haine et du désespoir, elle lui plaça dans la main sa dague.
« Maintenant, détruit les. L’ombre est ton allié si tu lui tends les bras. Ce n’est qu’un début, car tes souffrances ne font que commencer. »
Elle le relâcha, laissant la bête sur le groupe et observa tout cela d’un œil inquisiteur.
Le regard de braise fixait le pendu, la tête à l’envers, les bras pendant au-dessus de sa tête. La tête défoncée, ensanglantée, boursouflée. Des coups lui avait été donné, mais pas que. Son visage était nécrosé par endroit et il manquait une partie de son nez. Tout cela avait été fait récemment. Et sûrement par la dague qu’elle faisait courir entre ses doigts. Il essaya de cracher, mais la salive lui retomba sur le front, il jura.
« La gravité. T’auras passé ta vie à faire des mauvais calculs toi. »
Sur ces mots, elle plaça sa dague sur la peau de son cou, et lentement l’incisa sur toute la longueur. Le sang ne gicla pas, mais coula en flot, recouvrant d’abord la bouche, rentrant dans le nez, puis les yeux, et termina sa course par tomber sur le sol. Il s’éteignit après moult gargouillements et spasmes. Jeny se releva et inspira à fond. Cette maison délabrée avait été pris à son ancien propriétaire qui désormais pendait dans le salon. Le gars était un dealer notoire, une sorte de malfrat des profondeurs. Pourquoi le tuer lui ? Parce qu’il avait une maison qui lui plaisait. Son ancien baraquement avait été contrôlé et mis sous clé par les forces de l’ordre, alors impossible d’opérer là-bas. Pas sans tous les tuer. Ce qui n’était enviable que pour elle. Jeny décrocha le cadavre et le traina par les pieds à travers la maison. Elle sortit avec son bagage et dans les rues noires de Balmorra commença son périple jusqu’au bout de la rue. Les zones pauvres, l’endroit où l’on ne posait pas de question. Ou chaque mort n’était qu’une poussière sur la vie de la communauté. Tout le monde n’en avait rien à foutre. Elle descendit la rue et jeta le corps dans les poubelles. Se frappant une main contre l’autre, un mouvement la frappa dans le coin de son regard. Elle tourna la tête dans la direction, rien. Elle fronça les sourcils.
Un groupe était en cercle en train de discuter, des zonards du soir. Une silhouette au loin avançait prestement vers une destination inconnue. Sur sa droite, collée à la ruelle, une silhouette trop bien connue fit son apparition.
« Helera ?! »
Non, impossible. La silhouette flotta dans les airs et s’approcha d’elle. Intangible, mal formée. Travail de débutant. Jeny grogna et s’approcha à son tour, dague désormais dégainée. Arrivée à mi-chemin, une autre présence la perturba dans son dos. L’ombre sortit prestement et aggrippa l’auteur du guet-apens qu’elle colla contre le mur. La silhouette en vibra, et perdit toute consistance. De la grande taille féline, il ne restait qu’une enfant d’un peu plus de 14 ans seulement. Derrière elle, un adolescent de 17 ans maximum qui se débattait.
Elle s’approcha de lui et lui posa la dague sur le cou. Ce dernier se figea de peur, stupeur. Des gamins des rues, dans le même état vestimentaire qu’elle. Avec un peu plus d’épaisseurs. La petite lui fonça dessus et de ses petits poings frappa sur son flanc, sans parler. Cela n’avait pas pour but visiblement de lui faire mal. Ou peut-être que si. Mais en tous les cas, elle ne broncha pas. Lui était rasé de près, elle avait de long cheveux noirs. Tous deux avaient des yeux verts. Grands pour les deux, et déjà forgés par leurs aventures nocturnes.
« C’est ta sœur ? »
Simple supposition. Il acquiesça.
« Dis-lui de se calmer, ou c’est elle que je plante. »
Elle s’arrêta d’elle-même.
« Vous utilisez la Force. »
Ça, c’était une constatation, mais il n’y eut pas de réponses. Savaient-ils seulement de quoi il en retournait ? Surement pas. Ils utilisaient ce que la nature leur avait donné, pour survivre. Rien de plus. Encore une constatation.
« Vous êtes le Spectre de Balmorra ? »
Le gamin avait jeté un œil à la main qui sortait de la poubelle. Des yeux d’enfants qui avaient déjà vu trop de choses pour ne plus s’étonner de rien. En revanche, il était étonnant qu’on lui ait donné un surnom. Surement une autre personne à qui on lui prêtait les méfaits. Elle ne répondit pas, mais à la place, le lâcha.
« On veut venir avec vous. »
Jeny haussa un sourcil.
« Déjà tu te calmes. Tu ne vas aller nulle part avec moi. Je ne ramasse pas les déchets dans la rue. »
« Mais vous pouvez nous apprendre à survivre, on n’a pas peur du sang et de tuer. »
Nouveau haussement de sourcil.
« Qu’est-ce que tu racontes toi ? Ce n’est pas une question d’avoir peur ou pas. C’est une question de survie. Tu ne sais pas de quoi tu parles. Rentre chez toi avant que c’est toi que je tue. »
Elle fit volteface, mais le gamin la contourna et la bloqua.
« On a vu ce que tu fais. Apprends-nous à faire sortir l’ombre. »
La petite se campa à ses côtés et haussa la tête. Jeny les regarda un à un. Vers la petite, elle demanda :
« T’as quel âge toi ? »
C’est le garçon qui répondit.
« Quatorze rotations. Et elle ne parle pas. J’en ai dix-sept. »
« Vous n’avez pas vingt ans que vous voulez déjà appréhender des choses que vous ne pouvez pas comprendre. Arrêtez de m’emmerder. Vous n’avez pas ce qu’il faut. »
« Qu’est ce qu’il faut donner ? On peut le trouver, on peut le voler. »
« Tu ne comprends pas, il faut donner absolument tout ce que tu as, tout ce que tu es. Vous allez me ralentir. Dégagez ! »
Ils ne bougèrent pas, résolument résolus à l’emmerder jusqu’à la fin. Jeny grogna, la petite eut un mouvement de recul. Elle s’agaça et haussa le ton.
« Vous voulez vraiment apercevoir l’obscurité, c’est ça hein ? Toi, tu vois le groupe là-bas, va leur voler leur drogue. »
En désignant la petite et gardant l’autre avec elle. Jeny attendit qu’elle s’éloigne et se tourna vers lui. Il avait à peu près sa taille, et probablement déjà plus musclé qu’elle. Des apparences.
« Tu sais ce qu’il va se passer ? Ta sœur va en prendre pour son grade. »
Un éclair de lucidité passa dans son esprit, enfin. Mais il était déjà trop tard. Il essaya de la rejoindre, alors à mi-chemin du groupe. Sauf qu’il était désormais incapable de bouger.
« Maintenant tu vas contempler ton arrogance à l’œuvre. »
La petite aux cheveux noirs s’approcha doucement, faisant virevolter son image sous une illusion à approximativement illustrée. Bien trop approximativement. Le groupe s’échangeait quelques paroles illustrées par des propos imagés très caractéristiques. Lentement, elle se faufila comme un félin. Oui, elle avait l’habitude, cela se voyait dans ses mouvements. Une vie de maraude, déjà. Jeny fronça les sourcils. L’enfant était à leur niveau et maintenait son illusion. D’un mouvement sec, elle attrapa le sac, sauf que l’illusion flancha, faute de pouvoir se concentrer sur deux choses en même temps. La suite fut relativement rapide, elle tenta de s’enfuir, l’un d’eux l’attrapa par les cheveux, et elle eut droit d’abord à un coup en haut du crâne. A terre, elle ne bougeait plus, récupéra encore quelques coups. Jeny tourna la tête vers le garçon, toujours incapable de bouger. Les poings serrés, elle sentait son corps qui palpitait et la rage en lui qui grondait.
« Ils fonctionnent tous pareil. Après les coups, ils se rendent compte de la prise. Et ils détruisent la vie. »
Et la prophétie suivit son cours. D’abord heureux d’avoir pu récupérer une fille, excités à l’idée de ce qu’ils allaient lui faire, il y avait d’abord les mains baladeuses. Les claques quand elle essayait de se débattre, la panique qui émanait d’elle qui les stimulaient encore plus. Les porcs qu’ils étaient. Jeny le força à regarder. A regarder sa sœur se faire souiller. Même pour Jeny, elle n’allait pas les laisser faire. Une fois qu’ils étaient à bout de rage et que ces yeux exprimaient la marque de la colère, de la haine et du désespoir, elle lui plaça dans la main sa dague.
« Maintenant, détruit les. L’ombre est ton allié si tu lui tends les bras. Ce n’est qu’un début, car tes souffrances ne font que commencer. »
Elle le relâcha, laissant la bête sur le groupe et observa tout cela d’un œil inquisiteur.