L'Astre Tyran

[John Emsar]

[font=Georgia]« Contrôle de sécurité, veuillez décliner votre identité. »[/font]
[font=Georgia]« Ici Alasthor Mobray, à bord de l'Aigle Noir. Je viens ici pour un contrat d'art avec un haut représentant de l'art galactique. Je suis accompagné du Docteur Jones. Mahr Jones. »[/font]
[font=Georgia]« Veuillez patienter. »[/font]

Le contrôle put rechercher l'identité du cargo corellien, acheté légalement et enregistré tout aussi légalement à la CTC. Aussi l'immatriculation était réelle - seul Alasthor Mobray ne l'était pas.

[font=Georgia]« Autorisation accordée, secteur E-S-B-19-8-0. Bonne journée. »[/font]
[font=Georgia]« Merci à vous aussi. »[/font]

Le cargo amorça sa descente. Le Sensei était encore à méditer dans une cabine, et Emsar restait aux commandes secondaires. Le meilleur pilote du trio restait Alcibiade. Emsar aurait pu garer le cargo, mais il était tellement peu à l'aise qu'il y aurait eu un accroc. Le cargo se cala dans l'emplacement prévu pour, et le trio descendit. Alcibiade, Emsar et le Sensei portait chacun d'élégants costumes noirs, à chemise blanche, sauf Emsar qui portait son habituelle chemise noire. Il portait une mallette et son couteau, les deux autres n'étaient pas armés.

[font=Georgia]« Bien, prenons un taxi, nous ne sommes pas en avance. »[/font]

Ils prirent rapidement un taxi qui les emmena à un immeuble des quartiers chics. Ils passèrent un contrôle de sécurité, et Emsar laisse son couteau à la réception. On lui rendrait en partant. La mallette ne contenait rien d'autre que des papiers. Ils étaient désarmés et sans autre défense qu'eux-mêmes. A noter qu'Emsar et le Sensei restaient mortellement dangereux rien qu'avec leurs mains. Ils empruntèrent un ascenseur, et atterrirent devant un homme en robe très chic, d'une laideur tellement prononcée qu'elle transpirait les crédits, et des bijoux trop kitsch pour être sérieux.

[font=Georgia]« Docteur Jones ! Quel plaisir ! »[/font]
[font=Georgia]« Moi de même, Monsieur Jean Delatour. Voici mes associés... Alasthor Mobray, et Jar'Hal Sensei. »[/font]
[font=Georgia]« Enchanté messieurs... Alors, avec mes collaborateurs, on se demandait ce que vous pouviez bien avoir à nous proposer ! Votre message était très étrange... »[/font]
[font=Georgia]« Oui, je représente un client très spécial qui aimrait que son nom soit tut. »[/font]
[font=Georgia]« C'est tout à son honneur... En quoi consiste ce projet exactement ? »[/font]
[font=Georgia]« Mon patron a des mineurs à son service. Ils se comptent par millions sur une planète pauvre et isolée. Parmi la population, il a surpris certains d'entre eux à sculpter le minerai recueillit, aussi les a t-il fait tester à part, voir s'ils pouvaient reproduire des oeuvres d'art. »[/font]

Le docteur Mahr Jones, anagramme de John Emsar, parlait bien sûr des mineurs Bandommeriens qui travaillaient des les mines d'azurite, un minerai bleu veiné de vert, le vert étant un mélange courant avec de la malachite, et le bleu venant de la couleur naturelle du cuivre. Sur 500 millions de mineurs, une vingtaine avaient un don naturel pour la taille artistique. Emsar voulait promouvoir l'art bandomeerien dans la galaxie, que sa planète soit un peu plus cotée.

[font=Georgia]« Ah... vous avez des échantillons ? »[/font]
[font=Georgia]« Oui, voici. »[/font]

Emsar sortit des feuilles.

[font=Georgia]« C'est... magnifique. »[/font]



[font=Georgia]« Et... combien pour ça ? »[/font]
[font=Georgia]« Reconvertir les revenus du minerai brut me coûterait 8 millions par mois selon les estimations. Les produits que vous voyez sont des produits finis, je vous propose donc un contrat à 16 millions de crédits. Les ventes pour vous pourraient s'élever à presque 40 millions, soit une marge de 24 millions par mois. Plus si vous y arrivez. Le minerai brut pour le pendentif vaut 3 crédits, je vous le propose donc à 6 crédits, pour que vous le revendiez à 15 crédits, le prix standard pour ce genre de bijoux. Vous êtes partant ? »[/font]

[Créativité]

Jean Delatour regarda les objets avec intérêt, il y en avait des pas mal, d'autres vraiment kitsch... Ça ferait l'affaire, mais ce n'était pas du travail de luxe. Il baissa ses lunettes afin que sa vue presbyte lui permette de mieux voir son interlocuteur.

Moui, ce n'est pas si mal... pour des mineurs analphabètes. C'est quand même loin d'égaler des joyaux Hapiens. Et puis vos prix sont vraiment trop bas. Ça irait pour de petits objets, mais pour les plus gros, même avec cette qualité, on peut tabler sur du 100 crédits pièce pour vous, et je les revendrais 400/500.

Écoutez, votre histoire est alléchante, mais il me manque un peu de luxe. Vous ne pouvez pas dénicher une dizaine de vos gars que vous formeriez pour me faire de la meilleure cam? Parce que je touche surtout dans le luxe moi, pas dans la pacotille...

Et puis, des joyaux faits par des mineurs, ça marche pour les classes moyennes, mais si vous voulez faire de l'argent, il va falloir vous tailler une image de marque. Un peu de valeur ajoutée ne ferait pas de mal à votre produit, rien qu'en emballage ou en points de vente, il faut quelque chose qui attire l'acheteur...

Actuellement, ce que vous me proposez n'est pas viable mon vieux.

Delatour se fendit d'une tape sur l'épaule d'Emsar, une moue un peu gênée sur le visage, pour montrer qu'il était lui-même un peu déconfit de ne pouvoir faire usage des quelques choses intéressantes que lui proposait Emsar. Il allait falloir convaincre. Ici, on était chez les urbains, pas chez les ploucs de Bandomeer, et même les revendeurs avaient des exigences, ils voulaient le meilleur.

[John Emsar]

C'est original les dialogues comme les paragraphes descriptifs... mais un peu trop brut de décoffrage, no ?^^

Bon, Jean DelaTour était décidément un gros con, à double sens. D'une, c'était le genre Richard, Précieux, cheveu sur la langue, petit doigt tout raide et tout le toutim... Deuxième sens, il n'avait strictement rien pigé au schmilblick. Mais il fallait rester calme... et super poli. Si Emsar s'emportait, tout finirait par capoter. Résistant à l'envie de lui tordre la main qui tapotait son épaule, Emsar usa de ses talents d'acteur à outrance, et il reprit.

[font=Georgia]« Monsieur DelaTour, c'est un accord de principe que je vous propose. La formation des mineurs n'est pas encore finie, vous ne voyez là que des produits vieux de deux semaines. Pas retouchés, mais obsolètes, vous n'imaginez pas ce qu'un mineur peut apprendre en deux semaines. Malheureusement, le temps de contacter d'autres intermédiaires, le temps m'a manqué pour revenir voir mon contact. Mais d'autres échantillons pourront suivre.

Autrement dit, là, tout ce que j'ai à vous dire, c'est que nous avons, d'une, les artistes en formation, et voici leurs premiers jets, de deux une idée des bénéfices pour chaque partie, et surtout, et là où j'insiste, c'est pour l'impact économique pour cette planète isolée. Les autres mineurs meurent de faim, et il serait préférable pour tous que cet accord soit signé. D'une, parce que nous y gagnons financièrement, moi, mon patron et vous. De deux, parce que la Haute pourra s'émerveiller devant un nouveau type d'oeuvre d'art, destiné aux riches mais fait exclusivement par une catégorie de population particulière, ce qui rajoute à "l'originalité" de la chose, et aussi, parce que cette couverture servirait peut-être à des fins humanitaires.

En signant, tous sont gagnants. Nos porte-feuilles, les yeux des riches et la bouche des mineurs. Enfin, bien sûr, je peux aller chez monsieur Hugues DelaCroix, il s'est montré très intéressé par ses oeuvres... Et heureusement, il n'est pas plus cher. »[/font]

Puis, Emsar fit mine de partir, glissant sur le sol dans un geste très théâtral, intimant ses amis de le suivre. Il avait fait ses recherches, et Jean DelaTour n'était pas le seul à faire dans l'art de luxe sur Coruscant... Et son principal concurrent s'appelait... Oh, tiens, Hugues DelaCroix... Et si Emsar n'avait jamais vu ce monsieur, il pouvait toujours tenter le coup de toute façon...

(Alors, en soit, je m'avance, mais ça me semble logique : déjà, rien qu'à Paris ( 2 millions de personne ) il doit y avoir une dizaine ( et encore je suis léger sur le chiffre ) de spécialistes dans l'art de luxe, à Coruscant ( 100 milliards de personne ) le chiffre doit juste être obscène. Enfin, tu m'dis si j'me goure^^)

[Créativité]

Delatour regarda Emsar partir quelques pas. Il savait très bien à quel jeu jouait le Bandomeerien, fallait pas le prendre pour un bouseux, des affaires, il en faisait depuis qu'il échangeait des fausses barrettes de crédits contre des chocolats, dans le bac à sable pour enfants. Il eut un sourire sardonique et lança gentiment.

Eh bah mon vieux, vous avez pas trop le profil du vendeur de carpettes, mais vous en feriez un bon, un peu mieux habillé! Qu'est-ce que c'est que ces manières mmh? Je ne crois pas que Monsieur Delacroix prendra vos objets, il est spécialisé dans les bouses en tout genre, pas dans l'art. Il ne les prendra pas, car je les prend, mais à conditions.

Tout d'abord, je veux voir des œuvres parfaitement terminées afin de savoir à combien je peux les revendre, parce que je ne peux me baser sur vos dires, aussi mielleux soient-ils...

Deuxièmement, je veux que ces mineurs soient bien logés, et que leur lieu de travail ne soient pas le fond d'une mine dégueulasse ok? Parce que j'ai donné avec les droits de défense [strike]des animaux[/strike] des travailleurs en tout genre.

De trois, vous êtes gourmand mon vieux, 8 millions pour le producteur? Allons mon vieux, ça a jamais fonctionné comme ça. Quand j'ai un contrat, je le fais mieux que personne. Je m'occupe du transport, 13%, de la publicité, 14%, parce qu'actuellement, tout le monde s'en tape le coquillard de vos merdes bleues mon vieux, des stocks, 6%, des expositions, 4%, des graissages de pattes des douanes, 3.5%, des taxes et impôts, 10%, et bien sûr des points de vente, loyers, 12%, et des salaires qui vont avec, 11.5%. Ça fait 74%. Sur les 26% qui restent, c'est 65/35, soit 16.9% pour moi et 9.1% pour vous. Quand la publicité baissera, que votre produit aura fait son chemin, on baissera à 10%, et on fera 11% pour vous et 19% pour moi. Je suis pas un rat mon vieux.

Si on considère que la prod vous coûte 8 millions, moi derrière il faut que je paye tout ça, alors il faut trouver un prix qui permettent que ça rapporte hein? Si je vends à 60 millions votre produit, ce qui est très facilement faisable, Vous vous faites 5.4 (6.6 après la baisse la publicité soit 6 mois plus tard) millions par mois, et moi 10,14 millions... Si je vends à 80, ce qui sera difficile, vous vous faites 7.28 au mois (8.8 dans six mois) et moi 15.2... Ouais, ça me paraît pas mal!!

On a un accord mon vieux?

Y a que moi qui possède ce que vous recherchez, ça je peux vous l'assurer!!

Nouveau tapotement sur l'épaule. Il aimait le contact, ce Delatour.

[John Emsar]

Emsar se dégagea juste avant que la main ne tapote à nouveau son épaule. Dans l'intérêt de DelaTour. Toucher deux fois Emsar sans lui avoir demandé son avis était puni de mort. Et selon ses statistiques, il n'y avait que peu de chances de sortir d'ici si Emsar voulait récupérer son couteau (j'ai supprimé tout un RP de fuite à cause de l'impossibilité de m'échapper), aussi, il valait mieux qu'Emsar laisse DelaTour vivre. 5 millions. Même à 3 millions il aurait prix, le tout n'était pas tant le fric que la promotion. Bien sûr, grappiller quelques millions, fallait pas dire qu'il aurait craché dessus, des millions ça sert toujours... Surtout quand on avait des projets comme les siens !

Aussi Emsar accepta-t-il.

[font=Georgia]« Monsieur DelaTour, mon client a les crédits qu'il faut pour réaliser tout ça. Les mineurs sont déjà logés et bien nourris, et disposent même d'un atelier qui leur ai donné gratuitement, et les outils leur ont été offerts. Si vous voulez inspecter la planète de mon client, signalez-le moi, il aimerait savoir si il doit vous donner la planète minière en question, soucis de confidentialité.

Ensuite, nous avons un accord. Nous vous transmettrons d'autres échantillons plus tard, monsieur DelaTour. Pour vous montrer que nos... merdes bleues... Sont bien plus prometteuses, et bien moins merdiques que vous ne le pensez. »[/font]

Emsar recula d'un pas, pour éviter un autre tapotement. Il allait finir par briser la nuque de DelaTour avec tout ça... Au cas où, il fit tapoter ses doigts sur la mallette selon un ordre précis. Le Sensei comprit le message : vérifier les angles morts des caméras, si il y avait un mini-bar dans l'appartement, et s'il y avait moyen d'aller récupérer un couteau à zestes pour couper les fils des caméras sans histoire. Au cas où. DelaTour pourrait signer son arrêt de mort ce soir, on ne savait jamais.

[Créativité]

DelaTour regarda avec une expression de dégoût mêlée d'incompréhension le Sensei cherchait vainement des caméras qui n'existaient pas. Ici on était chez DelaTour, pas dans sa galerie.

Messieurs voyons, un peu de tenue, je n'espionne pas les gens, moâ...

Mais à la moue que lui renvoya Emsar, il comprit qu'il ne lui coûtait pas beaucoup de les laisser chercher ce qu'ils voulaient. Le Sensei revint bredouille, et fit comprendre à son apprenti que tout allait pour le mieux. Cela enorgueillit un peu plus DelaTour (si c'était possible), qui redressa ses lunettes sur ses yeux, et avec un sourire empreint d'un certain mépris mal dissimulé, (c'était à peine si il ne se vomit pas en serrant la main d'Emsar) il leur proposa de prendre congé, étant donné que leur accord était passé.

Il fit en sorte que ses deux hôtes partent très vite, puis se satisfit du contrat passé, appela une prostituée pour se détendre, mais pas sexuellement. Elle servirait seulement à lui donner de la compagnie et lui servir à boire. Au fond, DelaTour était seulement un bourgeois prétentieux sans doute, mais avant tout seul. Il porta un cocktail récemment créé à ses lèvres, respira profondément, et laissa ses pensées divaguer, en essayant de s'échapper un peu de tout cela.