L'Astre Tyran

[Trachta]

Arnold Ver'kan, directeur du département investigation (PNJ du BSI)

- Monsieur, un message de la part du directeur. Code de priorité n°1.

Arnold Ver'kan, haut cadre du BSI, était à son bureau et lisait les informations transmises sur le datapad.
Des données sur un certain soldat-cyborg défilèrent sous ses yeux. "Projet Dark Trooper... ?"

Il lut tout : son début, sa suite, sa fin. Un tel fiasco était regrettable. L'issue de la guerre aurait pu être différente si les têtes de l'époque avaient pensé à faire renaître le projet. Mais ce n'était plus le moment de se lamenter : il fallait réparer la faute avant qu'elle ne se transforme en erreur. C'est sans doute pour cette raison que l'on faisait appel à quelqu'un comme lui. C'est-à-dire un fonctionnaire impérial, et pas n'importe lequel.

Celui comme on les aime : froid et terriblement efficace. Celui à qui honneurs et médailles sont toujours de trop en ces temps troublés. La reconnaissance, il se la donne lui même quand le travail est fait et quand il sait que l'Empire en profitera. Entré au BSI alors qu'il était vice-amiral, Ver'kan - natif d'Eriadu - fut parachuté au BSI juste avant la débâcle totale de l'Empire. Il gravit progressivement les échelons pour devenir responsable du département investigation du Bureau de Sécurité Impériale.
Cette ultime promotion, il la devait à Herklir, son supérieur direct désormais. L'ex officier de marine se devait de prouver qu'il vaut mieux que son prédécesseur et qu'il mérite de siéger ici, et non dans une antenne sectorielle de la Bordure Extérieure.

Les faits étaient les suivants : le Moff Trachta avait transmis le dossier au directeur du BSI Herklir afin qu'il se charge de cette affaire personnellement. En effet, il avait désormais tous les moyens - et les meilleurs dans toute la galaxie - pour le faire. Ver'kan se devait d'en être l'exécutant : il ignorait tous les allers retours et les vrais destinataires des honneurs de son travail. A vrai dire, il s'en fichait royalement.

Au QG du BSI, on s'activait pour organiser une cellule de travail. QG qui se trouvait d'ailleurs sur Yaga Minor, capitale officielle de l'Empire Galactique. En réalité, il n'existait pas non plus officiellement, et se situait désormais dans les bâtiments du quartier général de l'état-major impérial. Celui-là même qui coordonne les opérations militaires dans toute la galaxie. En dessous de l'immense bâtiment, d'immenses galeries souterraines abritaient le département investigation. Département au fonctionnement bien particulier. En moins d'une heure, une cellule de recherche était prête : c'est là que se trouvait le sens des codes prioritaires...

- Monsieur, les antennes sectorielles sont prêtes à recevoir les ordres, fit l'officier en balayant de ses yeux le monde s'agitant.
- Bien, lancez les recherches à partir des informations transmises par l'état-major. Regroupez celles des archives militaires, de la sécurité et plus particulièrement celles du Bright Jewel. Cherchez d'abord les théâtres d'opérations où des Dark Troopers de l'Inquisitorius auraient pu participer, ou ont participé. Transmettez à la commission des opérations. Commission qui avait pour unique rôle de transmettre les ordres aux offices sectoriels, d'après la hiérarchie en vigueur au BSI.

Ver'kan avait mobilisé ses hommes dans une salle de guerre où tous les experts s'activaient sur des datapad : recherches, recoupages, tris d'informations etc. Le but préliminaire était de glaner le maximum d'informations qui pouvaient aider à mettre le BSI sur une piste concernant le dernier prototype Dark Trooper. Normalement détenu par l'Inquisitorius d'après les dernières sources. La dernière activité de cette organisation se trouvait dans le Bright Jewel, et plus particulièrement sur Yinchoor, planète désertique abritant une académie.

Pour l'instant, on ne savait rien : mais on se doutait seulement que cela pouvait être un Dark Trooper de phase 3, tels qu'ils y en avaient dans l'ordre des Inquisiteurs à une certaine époque. Ils étaient notamment utilisés pour traquer les Jedi pour un résultat... optimal !

[Trachta]

Salle de guerre du BSI

QG du BSI - Yaga Minor – Nord galactique

Le temps que les recherches prenaient était aussi long que la formation des cristaux sur Erilanr. Du moins, c'est l'impression qu'en avait Ver'kan. Après des mois d'investigation, les limiers de l'Empire avait supprimé toutes les fausses pistes pour en laisser que les valables. Enfin... Piste était un bien grand mot, car on avait que des bribes qui pouvaient orienter ou non les recherches vers une direction plus ou moins concluante, souvent moins. Finalement, on décida une ultime réorientation :
- Contactez nos marchands de canon de la Bordure... fit le directeur pour le moins blasé.
- Champs de recherche ?
- Informations sur la vente de matériel militaire impérial non conventionnel. Tout ce qui concerne des cyborgs non-identifiables ou non homologués. Car logiquement le vendeur gardera bien de crier haut et fort qu'il voulait vendre un Dark Trooper. Ce serait plutôt un cyborg de qualité supérieure.

Ce qui voulait dire qu'on allait mettre sous surveillance tout le petit monde qui tenterait de vendre autre chose que des E-11 à de gros clients. Tâche gigantesque en apparence : on ne compte pas les trafiquants de matériel militaire impérial, même concernant quelques bijoux technologiques. Néanmoins, il fallait prendre en compte plusieurs facteurs additionnels : l'Empire s'était relevé. Reprenant le contrôle de son territoire et donc sur ses entrepôts, la source d'approvisionnement des trafiquants en armes made in Empire s'était tarie définitivement. Donc à part les quelques disparitions dues à des officiers véreux des périphéries, on était dorénavant très loin du chaos de l'après-Endor.

Ver'kan se doutait bien que les informations dont il disposait avait un lien avec un timing. On n'aurait pas su que le dernier Dark Trooper fut aux mains de l'Inquisitorius si tard. Celui qui jouissait de sa possession n'aurait pas eu le temps de le vendre, et même s'il s'attelait à la tâche, il aurait de grandes difficultés à passer inaperçu. L'attente devait-elle recommencer ? Finalement...
- Monsieur, nous avons de nouvelles données sur le prototype.
Ver'kan leva la tête et balaya les écrans de la salle de guerre. Pourquoi ne lui avait-on pas transmis plus tôt les données ? Et plus grave encore...
- Qui nous a envoyé les données ?
- L'état-major impérial, aucune autre précision.
Voyez vous cela, encore une embrouille entre services. La vérité était plus simple : Trachta était dans le coup, mais ça Ver'kan ne le savait pas. Pas plus que le Moff de Bandomeer ne savait d'où venaient ces données ! Un mystère. A la demande du directeur des enquêtes de recevoir de plus amples explications, l'état-major – et donc Trachta en sous-marin – signifia qu'il n'y avait rien d'autre à ajouter. Bref, continuez, ce n'était qu'une bête erreur informatique.
Réponse peu crédible qui nourrissait les soupçons de l'officier du BSI qu'un autre service menait son enquête. La transmission des profils des prototypes ne pourrait alors qu'être que désinformation... ou miettes de pain pour les canards ?
- Transmettez les données techniques aux agents pour le prototype n°3.
- Bien monsieur.
Avec ces nouvelles informations, la recherche sera plus simple : le BSI cherchait donc un cyborg bien précis. Un trafiquant qui ne nommerait pas le modèle transmettrait sûrement quelques informations dans ses communications avec les potentiels acheteurs. Communications que les agents ne manqueraient pas d'intercepter, que cela soit sur les réseaux informatiques du marché noir ou les milieux adéquats.

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Clairière - Nal Hutta - Hégémonie Hutt

- Non mais dîtes donc, vous ne vous moquerez pas un peu du monde ? Fit l'homme d'une voix haute perchée.
Les créatures, des gamoréens, poussèrent des grognements de mépris. Tandis que le twi'lek garda le silence, le regard fermé. Mais il en fallait bien plus pour arrêter "l'homme-outré-de-Nal Hutta".
- Je n'irai point voir votre supérieur si ce n'est accompagné de mes hommes. A son accoutumé, il persévéra. Il ne s'était pas tapé des millions de bornes et au risque de se faire prendre pour essuyer un refus.
- J'ai une affaire sérieuse à lui soumettre qui dépasse bien l'entendement de ses subordonnés, atteints de la misère de l'entendement sans doute ! Mais vous qui êtes son second, vous devez comprendre que je ne prendrai pas le risque de me rendre ici sans une bonne raison.
Prosaïque, l'homme était sûr de lui. En même temps, on ne pouvait nier que la section qui l’accompagnait n'en était pas pour quelque chose : des soldats à l'armure blanche trop caractéristique, faisaient tâche dans le paysage. Mais l'accoutrement vieillot symbolisé par des quelques plaques de protection usées, voire remplacées par d'autres aux nuances de couleurs différentes, donnait une allure d'armée errante.

Après réflexion, le Twi'lek commençait enfin à penser comme son interlocuteur le voulait : l'homme était traqué certes, mais il s'était fait oublier. Peut-être avait-il une chose intéressante à proposer. Et surtout, peut être que le Twil'ek pourrait en tirer quelque chose. Cette façon de voir aussi simpliste que l'on pouvait en attendre d'un second-couteau l'emporta : il fit un signe positif de la tête. L'homme esquissa un sourire satisfait.

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Possessions de Klorga le Hutt - Nal Hutta


Palais Hutt

Le palais de Klorga était semblable à n'importe quel autre palais pullulant sur le "Joyau de Gloire". Austère, mystérieux et sinistre. Sinistre non seulement par son allure, mais sa peuplade. On aurait dit que les créatures les plus repoussantes s'étaient données rendez-vous. Des fêtes avec grand faste étaient données : danseuses, musiciens et même quelques exécutions. Dans le cas de pas mal de boss, ce relâchement était le signe d'un déclin du clan, comme le feu Jabba l'avait si bien démontré. Mais dans de Klorga, ce relâchement était un stratagème destiné à le faire paraître moins puissant et dangereux qu'il ne l'était vraiment. La rumeur disait même qu'il ne buvait aucune boisson alcoolisée, mais se faisait servir des sirops sucrés aux colorations analogues des boissons de débauche favorites de son milieu.

Klorga était connu comme étant un boss influent sur Nal Hutta, préférant jouer la plupart du temps un profile bas et attendant patiemment les marrons au feu. Certains diraient même qu'il était un des Hutts avec lesquels on pouvait faire affaire sur le moyen, voire long terme à condition de ne pas l'entuber. Un type refroidi par Klorga l'avait mérité disait-on fréquemment dans le milieu. C'était un profile bien atypique qui suivait son propre chemin, s'il pouvait limiter la casse, il le faisait. Et c'est justement ce profile qui intéressait le fugitif, bien en mal pour trouver un partenaire fiable.

La salle dans laquelle se trouvait l'homme à l'embonpoint saillant derrière son uniforme blanc au grade usurpé était bien grande et beaucoup mieux tenue que les Hutts n'en avaient l'habitude. Poussant un léger soupir, il regarda sous ses pieds... Les Hutts n'affectionnaient-ils pas la traditionnelle trappe au Rancor ? Aucune entaille dans le sol ne pouvait le confirmer. Peu de chance que Klorga en fasse exception, il ne fallait pas prendre ses désirs pour des réalités non plus. Quelques stormtroopers aguerris accompagnèrent leur maître, comme il l'avait exigé :
- [C'est donc vous tapé des pieds et des poings pour me voir ?] Un droïde traduisait les paroles du Hutt, allongé confortablement sur une nacelle flottante. Autour de lui, quelques gardes, des convives de circonstance et des amuses-gueules. Les yeux mis-clos, Klorga jouait la nonchalance. Son interlocuteur, une capuche recouvrant son visage sortit lentement un objet de sa poche. Sentant les grognements des Weequays, il s'avança encore plus lentement et le déposa par terre. De celui-ci jaillit une représentation holographique d'un individu, plutôt un robot. Un énorme droïde à en croire l'échelle indiquée au fur et à mesure que toutes les données de l'hologramme s'activaient. Un cyborg de combat à priori... Rien de ce que Klorga connaissait, et pourtant le trafic d'armes était sa spécialité. L'hologramme se divisa subitement : il y avait maintenant trois cyborgs... Pour autant ils semblaient appartenir à la même série, le suivant était plus évolué que le précédant.
- [Un présent ?] fit le Hutt, qui cette fois ouvrit bien les yeux, intéressé lorsqu'il lut les caractéristiques techniques du droïde de guerre. Oui... rien de ce qu'il connaissait, et rien de ce que la galaxie n'avait vu pu voir en terme d'efficacité, du moins si on prenait pour argent comptant les dires de l'hologramme.
- Non, Klorga... Une proposition. Ce que vous voyez sont des droïdes de guerre jadis produits par un scientifique impérial en série très limitée. Lors d'une attaque rebelle, il y a de cela quelques années, le scientifique fut tué ainsi que tous les exemplaires. Les plans furent perdus pendant un long moment... jusqu'à aujourd'hui. Ce que vous voyez en sont un bref résumé.
- [Intéressant... Mais quelle est donc cette proposition, seigneur de la guerre ?]
- De la guerre ? Vous me flattez. Les produire sera compliqué, compte tenu de ma situation... Il y aura besoin d'un laboratoire de recherche, une usine de production avec des ingénieurs et des ouvriers dignes de confiance, et surtout : un endroit sécurisé. Vous êtes le seul partenaire potentiel qui puisse réunir toutes ces conditions. La proposition est la suivante : je vous transmets les plans, produisez comme bon vous semble. De mon côté, vous m'accorderez d'en produire pour ma … consommation personnelle et à prix ridicule.
- [Intéressant, très intéressant... Néanmoins, je ne gagnerai rien dessus. Leurs commercialisations feraient venir beaucoup d'ennemis, dont l'Empire. Quel intérêt pour moi dans cette affaire ?] Le Hutt n'était pas un idiot et il le montrait bien. Pour autant son interlocuteur ne baissa pas la garde :
- La technologie que les droïdes renferment. Si vos ingénieurs sont assez compétents, vous pourrez en extraire des schémas utiles pour améliorer vos propres troupes ou droïdes de combat que vous vendez sur le marché. Meilleurs droïdes, meilleurs profits. Sans parler de son propre usage... Ces droïdes à ses côtés, une nouvelle guerre des clans pourrait tourner à l'avantage de Klorga. Mais ça, il le laissa deviner lui même.
- [Hummm... Soit. Je pourrai dire marché conclu. Néanmoins, je ne traite jamais avec les gens que je ne connais pas... Qui êtes-vous ?] Son interlocuteur ricana :
- On me connaît même un peu trop bien si vous voulez mon avis, Klorga. Vous me pardonnerez cette précédente trivialité, je l'espère. Il enleva sa capuche et s'approcha de plus près, là où la lumière arrivait à percer. On distinguait progressivement sa silhouette :
Taille moyenne, un uniforme militaire impérial de couleur blanche. Les plaques d'un grand amiral ou d'un grand moff. Un début de calvitie. Une rondeur enfantine. Une moustache à l'ancienne mode. Un regard euphorique, comme s'il était content que la discussion en soit venue là. Sa partie préférée du spectacle : la chorégraphie "du revenant" manquait à son tableau de chasse. Le Hutt tressaillit légèrement, faisant tomber son verre qui se brisa dans un silence bien lourd pour un palais hutt... L'amiral, lui, exultait dans son bon plaisir.
- [Vous n'êtes donc pas mort ?]
- Mort, moi ?! Voyons ! Zsinj décidera lui même quand il devra quitter la scène ! Et en attendant, comme on dit, le spectacle continue !