- jeu. 6 févr. 2020 08:34
#37141
Le ciel s’ouvrit à elle, de nouveau. Des mois avaient passé sans que cette étendue bleutée ne croise son regard azuré. Des mois depuis qu’elle avait quitté ce ciel, pleurant les morts d’un attentat ignominieux. A cette époque, il n’y avait point eu de douceur dans le firmament, mais la promesse d’une vengeance prochaine. Cependant, les choses ne s’étaient pas déroulées ainsi. Des têtes étaient tombées, mais pas assez, pas les bonnes… Et d’autres sentiments avaient pris le dessus. Les uns se sauvaient, les autres prenaient la fuite. Et depuis, plus de nouvelles. Seulement le rapprochement inquiétant d’un groupuscule terroriste avec une entité républicaine et ennemie. Depuis ce temps, elle n’avait cessé de courir la galaxie à la recherche de réponse, cherchant un nom aux malheurs qui l’assaillaient. Ce fut un échec. Toutes les investigations ne menèrent qu’à une seule personne, Ysanne. Mais même si elle était la pièce d’une partie du puzzle, il manquait une autre personnalité. Peut-être pas la plus importante, mais une pièce maîtresse pour la justice. La reine, coiffée de son béret qui lui obscurcissait à moitié le front, observa avec nonchalance son environnement.
Les soldats en armure noire vinrent se positionner de part et d’autres de la reine, dégainant des scanners portatifs qu’ils agitèrent devant elle. Le signal resta rouge et aucun son ne fut produit. Pas d’arme, pas de sabre, pas de métal, rien. Une fois ce protocole passé, ils firent volteface et prirent les devant jusqu’au speeder gouvernemental au sortir de la plateforme. Un chauffeur l’y attendait, porte arrière ouverte. Toujours sans aucun échange de parole, elle monta dans le véhicule, tandis que les deux soldats grimpèrent sur des moto-jets. Alors le convoi démarra et ils s’engagèrent sur les axes principaux, écartant le flux de véhicule de leur présence. Helera s’était accoudée à la portière et observait le paysage défiler à toute vitesse, repérant le nouveau palais au loin, tandis que des souvenirs et des impressions revinrent dans son esprit. Puis il fut caché par de nouveaux bâtiments, et par les véhicules qui attendaient leur tour dans une attente qui semblait s’éterniser. Quelques visages défilèrent, des hommes et des femmes, tous différents, tous liés par le gouvernement dans lequel il travaillait. Des officiers et quelques soldats au sexe neutre et enfin plus rarement des aliens. Certains de ceux qui avaient le privilège d’avoir accès à cette planète sans en subir les conséquences funestes que la constitution ne prévoyait pas.
Enfin, ils arrivèrent petit à petit dans les quartiers gouvernementaux, là où le nombre de soldats prenaient le pas sur les civils. Là où les canons et les postes de défenses toisaient impunément les quelques immeubles qui fleurissaient. On lui demanda ses papiers à trois reprises, et à chacun des contrôles, un visage neutre d’un soldat ayant perdu au change des affectations. A chaque fois, une voix monocorde et la même demande, le même temps de réponse. Tout était chronométré, surveillé, jugé, optimisé. Cet empire était à l’égal d’une colonie de fourmis, là où chacun avait une place, un domaine d’application et des missions. Et dans cette colonie, tout tournait à merveille, tout était huilé et fonctionnait. Sauf une chose, elle. Petite fourmis rouge dans ce nid de noir. Cherchant une place dans laquelle elle pourrait avoir du sens. La fourmi rouge qui dépassait de loin toutes les autres, mais sans avoir les capacités de les aider. Alors cette petite guerrière s’était mis une mission en tête, les protéger envers et contre tout. Mais la reine des fourmis, elle, ne l’avait pas entendu de cette oreille. Et le rôle de la petite guerrière rouge s’en était venu à être altérée, voir effacé.
C’est pourquoi elle était de nouveau là. La reine des neiges, fourmi rouge de son état, venait confronter son empereur et assumer le rôle qui lui était échu par des forces bien plus grandes que la colonie de fourmis. Le convoi s’arrêta devant le palais impérial, lieu de tous les secrets et siège de l’empereur galactique cette semaine-là. Les deux soldats furent déjà présents quand son chauffeur lui ouvrit la porte et sans un mot, l’emmenèrent dans le grand hall où résonnaient les bottes, dans un silence monacal. On ne lui accorda aucun regard, ni les officiers derrières leurs écrans, ni les quelques groupes discussions montés çà et là. Certains visages lui revenaient à l’esprit, d’autres non. Ils n’étaient qu’une goutte dans l’océan impérial, malgré l’aura dont ils se sentaient investis. La reine ne leur accorda pas un regard et poursuivit sa route jusque dans le couloir où on la fit de nouveau attendre. Dix minutes pour être exacte, à regarder les soldats sans émotion et le bois massif qui constituait la lourde porte. Dix minutes pendant lesquelles elle repassait son discours en boucle. Quand enfin un homme vint la voir en précisant :
« Il va vous recevoir. »
Les soldats en armure noire vinrent se positionner de part et d’autres de la reine, dégainant des scanners portatifs qu’ils agitèrent devant elle. Le signal resta rouge et aucun son ne fut produit. Pas d’arme, pas de sabre, pas de métal, rien. Une fois ce protocole passé, ils firent volteface et prirent les devant jusqu’au speeder gouvernemental au sortir de la plateforme. Un chauffeur l’y attendait, porte arrière ouverte. Toujours sans aucun échange de parole, elle monta dans le véhicule, tandis que les deux soldats grimpèrent sur des moto-jets. Alors le convoi démarra et ils s’engagèrent sur les axes principaux, écartant le flux de véhicule de leur présence. Helera s’était accoudée à la portière et observait le paysage défiler à toute vitesse, repérant le nouveau palais au loin, tandis que des souvenirs et des impressions revinrent dans son esprit. Puis il fut caché par de nouveaux bâtiments, et par les véhicules qui attendaient leur tour dans une attente qui semblait s’éterniser. Quelques visages défilèrent, des hommes et des femmes, tous différents, tous liés par le gouvernement dans lequel il travaillait. Des officiers et quelques soldats au sexe neutre et enfin plus rarement des aliens. Certains de ceux qui avaient le privilège d’avoir accès à cette planète sans en subir les conséquences funestes que la constitution ne prévoyait pas.
Enfin, ils arrivèrent petit à petit dans les quartiers gouvernementaux, là où le nombre de soldats prenaient le pas sur les civils. Là où les canons et les postes de défenses toisaient impunément les quelques immeubles qui fleurissaient. On lui demanda ses papiers à trois reprises, et à chacun des contrôles, un visage neutre d’un soldat ayant perdu au change des affectations. A chaque fois, une voix monocorde et la même demande, le même temps de réponse. Tout était chronométré, surveillé, jugé, optimisé. Cet empire était à l’égal d’une colonie de fourmis, là où chacun avait une place, un domaine d’application et des missions. Et dans cette colonie, tout tournait à merveille, tout était huilé et fonctionnait. Sauf une chose, elle. Petite fourmis rouge dans ce nid de noir. Cherchant une place dans laquelle elle pourrait avoir du sens. La fourmi rouge qui dépassait de loin toutes les autres, mais sans avoir les capacités de les aider. Alors cette petite guerrière s’était mis une mission en tête, les protéger envers et contre tout. Mais la reine des fourmis, elle, ne l’avait pas entendu de cette oreille. Et le rôle de la petite guerrière rouge s’en était venu à être altérée, voir effacé.
C’est pourquoi elle était de nouveau là. La reine des neiges, fourmi rouge de son état, venait confronter son empereur et assumer le rôle qui lui était échu par des forces bien plus grandes que la colonie de fourmis. Le convoi s’arrêta devant le palais impérial, lieu de tous les secrets et siège de l’empereur galactique cette semaine-là. Les deux soldats furent déjà présents quand son chauffeur lui ouvrit la porte et sans un mot, l’emmenèrent dans le grand hall où résonnaient les bottes, dans un silence monacal. On ne lui accorda aucun regard, ni les officiers derrières leurs écrans, ni les quelques groupes discussions montés çà et là. Certains visages lui revenaient à l’esprit, d’autres non. Ils n’étaient qu’une goutte dans l’océan impérial, malgré l’aura dont ils se sentaient investis. La reine ne leur accorda pas un regard et poursuivit sa route jusque dans le couloir où on la fit de nouveau attendre. Dix minutes pour être exacte, à regarder les soldats sans émotion et le bois massif qui constituait la lourde porte. Dix minutes pendant lesquelles elle repassait son discours en boucle. Quand enfin un homme vint la voir en précisant :
« Il va vous recevoir. »