- ven. 24 mai 2019 13:31
#35549
- « Tiens plus fermement la poignée du sabre, tu as dû remarquer combien c'est incroyablement léger en main. »
Darth Varadesh apparut brusquement dans l’encadrement de la porte. Isabo sursauta, son coeur fit un bond dans sa poitrine, et elle se tourna brusquement vers l’entrée. Au moins cette fois, elle n’avait pas crié. De ses grands yeux ahuris, elle dévisageait son instructrice.
- « D’a … d’accord. »
Crispant les épaules, rentrant légèrement la tête entre elles, l’Humaine raffermit la prise sur la poignée du sabre. Voilà désormais qu’elle était toute raide et n’osait plus bouger. Seuls ses yeux, suivaient la progression de l’Apprentie. Isabo se méfiait de Sabina autant que de Ranath. Elle les savait toutes deux retorses et empreintes d’une certaine cruauté, même envers les amis fidèles.
Les oreilles grandes ouvertes, la rouquine prenait sa leçon.
Son regard sauta sur la pointe de la lame améthyste. Redresser. Brandir. Comme ça ? Non … Une extension de la volonté ? Ne plus y songer ?! La panique s'immisçait doucement dans l’esprit de la novice. Trop d’informations. Depuis le sursaut, son coeur se maintenait à haute fréquence cardiaque, et l’anxiété tendait à tétaniser le reste du corps. Si bien qu’Isabo corrigeait sa position lentement, guettant du coin de l’oeil l’approbation ou la désapprobation de la Pantoran.
- « Isabo, relève la tête quand je te parle. Je ne vais pas te manger, tu n'as rien à craindre de moi. Sauf si tu n'y mets pas du tien bien sûr, je déteste les gens qui ne font aucun effort. »
Explosion d’adrénaline, stress maximal. Si ça continuait comme ça, elle allait prendre une raclée, elle le sentait venir. Se détendre, relever le nez, souffler. Penser à autre chose ? Non, surtout pas !
- « Ok … »
Jouant un peu des épaules, mais tenant toujours son sabre comme la pire des débutantes, la jeune Humaine trouva un moyen de se décrisper. Le chant de la lame de l’instructrice annula tout effort en ce sens cependant. À la vue de l’arme, la rouquine ouvrit de grands yeux. Un combat ? Oui, Ranath lui avait bien appris quelques trucs … quelques … trucs …
L’Humaine se mit en garde, la garde du Shii Cho. Elle était sans défaut. Le Maître lui avait montré comment aligner pieds, hanches et épaules pour tenir la ligne. Mais ça, c’était à l’état immobile. En mouvement, c’était une autre affaire. Tenant son sabre devant elle, à deux mains, elle lança la première attaque. Lente au regard des standards, imprécise, et mal assurée. L’Apprentie la renvoya aussitôt à sa garde avec une grande facilité. Isabo se mit de nouveau en place, et recommença. Même scénario, même dénouement. Elle revint plus vite cette fois, s’essayant à une septine mal maîtrisée, mais néanmoins vite rattrapée. Pour Varadesh, c’était facile. Pour Isabo, c’était un genre nouveau de torture. Elle montrait ce qu’elle savait faire, sans imprudence, mais sans assurance.
À mesure que les échanges défilaient, accéléraient parfois sous l’invective du professeur, la concentration de la rouquine croissait. Et comme dans toute activité sociale, dès lors qu’on pouvait considérer la pratique du sabre comme une activité sociale, la Comtesse liait sa pensée à celle de son interlocuteur. C’était une manie, la mauvaise habitude d’une gamine muette obligée d’impliquer son esprit pour s’exprimer. Sans vraiment s’en rendre compte, son esprit avait gagné les limites des sens de la Pantoran.
Quand Varadesh jugea son élève prête à passer au niveau supérieur, elle entreprit de feinter, de lui inculquer les rudiments de la ruse armée. Isabo s’y essaya sans rechigner, de plus en plus à l’aise, bien que toujours prudence. Mais le dernier coup se trouva être de trop pour son équilibre instable, et prise de panique, tentant d’éviter l’estoc, elle trébucha pour tomber en arrière et lâcher son arme.