- jeu. 2 avr. 2020 14:36
#37639
Pour l’Empire.
- « Vous prenez une assurance ? »
L’homme réfléchit un instant, regardant le container d’un air dubitatif. Le cube de métal devait mesurer un mètre cube.
- « Je … je devrais ?
- Y a quoi dans vot’ truc ? »
Le transporteur s’impatientait, voyant l’homme se gratter la tête.
- « Bah … je … je ne sais pas. Non, bon … pas d’assurance.
- L’adresse ?
- De ?
- De livraison !
- Ah, oui, attendez … c’est pour une entreprise.
- Ben il faut peut-être l’assurer alors …
- Vous croyez ? »
Le transporteur soupira.
- « Bon, écoutez, c’pas mon problème. Réglez comment ? »
L’homme tira de sa poche une poignée de crédits, il y en avait pour plusieurs centaines. Le transporteur compta.
- « Ouais. C’est fragile ?
- Je … ne sais pas. »
L'homme ne savait rien, on l'avait payé pour faire livrer ce colis qu'on lui avait lui-même livré, un Humain, un autre transporteur du coin. Ce qu'il ne savait pas non plus c'était que ce premier transporteur était mort en silence, dans un coin de ruelle sombre, en rentrant chez lui après le travail. Et personne n'aurait su dire pourquoi il avait eu besoin de mourir. La paranoïa, sans doute ...
- « Ça vient d’où ce truc ?
- Écoutez … faites juste votre boulot. »
Dans le fond, il s'en moquait.
Le transporteur se renfrogna et monta dans le speeder. Il salua d’un signe de main et démarra le petit réacteur. Il livrait un colis mystérieux pour une entreprise de fabrication d’automates industriels, quelque part, dans une zone industrielle de Télos. Il n’en savait pas plus et il s’en moquait. Il livra le container, le fit décharger par les ouvriers présents sur place, et s’en alla.
Les agents impériaux, car dans cet atelier il n’y avait que des agents impériaux, déballèrent le colis avec précaution. Le container métallique, fermé d’un simple scellé, contenait une boîte en bois placardée d’un scotch noté « fragile » et percée d’aération. Et cette boîte en bois, parfaitement encastrée dans le container, abritait une cage d’acier, le genre de cage dans laquelle on enfermait un animal peu agressif. L’animal en question était un Humain, recroquevillé sur lui même, les genoux contre le torse, les bras autour des genoux. Le jeune homme avait les joues creusées par la faim, et souffrait de plusieurs blessures superficielles patchées de pansements au bacta. Les ligaments sectionnés de ses genoux l’empêchaient de marcher, et il ne pouvait parler en raison de sa langue tranchée. Dans son dos était fichée la lame cassée d’une arme archaïque qui avait dû contenir dans ses stries un tranquillisant puissant, désormais absorbé par le corps. En outre, il semblait complètement abruti, comme évoluant dans un monde parallèle qui n’aurait trouvé de réalité que dans sa tête, qu’il avait vide. Autour de son cou, attaché par un bout de ficelle plastique, pendait son arme : un sabre laser.
On trouva dans le fond de la boîte une note, format bon de livraison, éditée de la part de Ludmila Andura.