- jeu. 12 janv. 2017 14:16
#25627
Nébulosité entourant le noyau de certaines comètes et qui s’étire à l’opposé du soleil
Les coordonnées données au Scavenger par Helera n’étaient autres que les dernières coordonnées précédemment utilisées. Et le vaisseau fonçait à toute vitesse vers Dargul. Isabo venait de le constater. Son regard glissa de la console jusqu’à son amie, gisant à côté de son siège. La rouquine sentit soudain s’abattre sur ses épaules le poids d’une responsabilité qu’elle n’avait pas envie d’assumer. Après avoir trainé Mya depuis la poussière de Lotho Minor jusqu’à une cellule médicale, il lui fallait désormais trainer Helera depuis le cockpit jusqu’à une autre cellule médicale. Isabo s’agenouilla auprès de son amie et la retourna délicatement, de sorte à la mettre sur le dos. Elle vérifia ensuite que la Grise ne présentait pas de blessures immédiatement graves et entreprit, en la saisissant sous les bras, de la trainer dans le couloir. La peur avait disparu, la jeune femme n’était plus que courage. Un petit courage.
Dans son inconscience, Helera grognait. Alors Isabo s’arrêtait, écoutait, attendait, puis repartait. Et ce jusqu’à rejoindre l’infirmerie. La porte s’ouvrit d’elle-même pour laisser entrer la malade et sa sauveuse. La rouquine leva le nez vers la pièce austère. Le plus dur restait à faire : hisser l’Inquisitrice sur le lit. Elle ne s’en sentait pas capable. La peur revint. La peur d’aggraver l’état du blessé. Isabo s’acharna pour attraper le repose-tête et le glissa sous le crâne de son amie. La jeune femme passa les heures suivantes à débarrasser Helera de son armure fissurée et à panser les plaies superficielles. Les blessures plus profondes, et notamment celle causée par la dague, demandait davantage de soins. La rouquine s’y attela avec méthode, de sorte à assainir la plaie avant de la protéger.
Mya et Helera étaient hors d’état de combattre. Laquelle reprendrait connaissance avant l’autre, Isabo n’en savait rien. Le trajet serait monotone, il faudrait surveiller les deux ennemies.
Le Scavenger s’était posé en douceur. Isabo avait rapidement donné ses instructions, et notamment celle de transférer Mya dans une chambre appropriée à sa convalescence. Helera, elle, semblait se porter physiquement mieux. En revanche, le mental n’y était plus … Quelque chose avait changé chez la Grise, quelque chose d’effrayant que la rouquine était incapable de qualifier. Elle l’avait cependant abandonné dans sa chambre, avec l’espoir d’un rétablissement prochain, et avait rejoint la chambre médicalisée de Mya. Ses blessures avaient été traitées et étaient en bonne voie de guérison. Ses affaires l’attendaient dans une boite de joncs tressés à quelques mètres du lit.
Tout semblait indiquer que l’état de la Mirialan était désormais stable. L’activité cérébrale paraissait normale, et le rythme cardiaque suffisant, bien que ralentis. Isabo, plantée dans l’encadrement de la porte, observait la Sith avec méfiance. Il n’y avait plus de colère sur son visage, et son empreinte dans la Force, bien qu’effacée, s’était éclaircie. Mais cela ne représentait pas une preuve pour la petite Humaine. Elle fit un pas vers le centre de la pièce et s’immobilisa. Son esprit, lui, avançait toujours vers Mya. Sur Lotho Minor, la Mirialan l’avait blessée, elle redoutait désormais le contact avec son ancien maître. Lentement, prudemment, sa pensée effleura celle de la Sith, sans réaction de sa part. Cette expérience encourageante poussa la rouquine à s’aventurer plus loin.
Elle n’avait pas retenu grand-chose de son rapide échange avec Mya sur la planète-poubelle. Elle avait vu son esprit dédoublé. La violence cachait quelque chose, elle l’avait à peine aperçu et s’était heurté à un obstacle infranchissable, un blocage qui venait de Ranath. La chute. Isabo était persuadée que la chute avait eu lieu. Son amie en subissait désormais les conséquences. Elle ne savait pas ce que cela représentait, elle ne pouvait que constater une évolution et déduire le lien de cause à effet.
Isabo s’aventura plus avant. L’esprit de Mya était en surface parfaitement lisse, apaisé. Aucune émotion, aucun traumatisme. Et d’une neutralité effrayante. Mais sans consistance. Il ne restait qu’une mince épaisseur englobante qui devait correspondre aux fonctions basiques de la conscience imperturbable d’un tueur décomplexé en devenir. Le cœur semblait plus tumultueux. Mais protégé, défendu de toute intrusion. On pouvait en voir la frontière, nette et tout aussi lisse. Un second niveau de conscience désormais enfoui, relégué au rang du subconscient. Et rien ne pouvait prétendre à franchir la limite. La barrière avait été dressée de l’intérieur, Mya seule possédait les clefs pour accéder à cette part-là de sa pensée. Impossible de savoir ce qui y était caché. On ne pouvait procéder que par déduction : que n’y avait-il pas en surface ?
Le claquement d’une porte dans le couloir fit sursauter Isabo qui revint à elle en une fraction de seconde. Elle n’avait pas lâché Mya des yeux, et Mya n’avait pas bougé.