- dim. 27 mars 2022 19:41
#40478
Cabine de seconde classe. Spartiate pour des voyageurs un peu friqués. Pour Qadyr, l'endroit ressemblait à un palais. La cabine faisait presque 12 mètres carrés, et contenait sa propre douche et ses propres latrines. Il devenait dur de se rappeler à quand remontait sa dernière toilette, un des travers du métier. Parfois traquer des cibles des jours, des semaines durant, en ne se reposant que d'un oeil en pleine jungle avant de reprendre une traque aux aurores jusqu'au coucher du soleil. Se poser, dormir dans une paillasse composée d'un sommier, d'un matelas et d'un oreiller, c'était baigner dans une richesse et une volupté que certains passaient leur temps à fuir. Qadyr avait pris le temps de se reposer en dormant plus profondément qu'il l'aurait voulu. Il avait caché son armure dans un panneau du sol le temps de dormir, et allongé sa lance côté hublot, blottie contre son bras, maîtresse fidèle de ses nuits agitées. Les cabines avaient une belle vue sur l'espace et il put enfin dormir normalement, pour la première fois depuis de nombreuses années.
Même sur Mandalore le sommeil n'était pas aussi confortable. Moins de stress certes, mais surtout un lit qu'on montait avec des planches en bois en travers de cailloux dressés, et une paillasse en toile de jute garnie de foin broyé. Et un matelas avec sa cape enroulée sous la tête. Du linge blanc sur un rectangle en mousse, quel bonheur pour les muscles... Qadyr se promit de faire sa dernière nuit sur le sol pour ne pas s'habituer à ce confort. L'oisiveté venait vite, et on revenait d'autant plus difficilement aux vraies conditions du métier. A peine son sommeil fini, il sortit son armure et alla prendre sa douche la mettant à ses pieds. Hors de question de la mettre hors de vue et de portée. Sa lance posée contre un coin de la douche, il profita de ce dernier morceau de paradis pour se décrasser comme jamais. Il utilisa du savon, chose qu'il n'avait plus fait depuis l'armée, avec ses savons compacts dont le procédé de fabrication était tenu secret. Qadyr avait entendu la légende disant que la graisse de ces savons venait des prisonniers de guerre qu'on faisait suer comme des gorets dans des rôtissoires. Qadyr n'y prêtait pas foi : il faudrait plus de prisonniers brûlés qu'il n'y en avait jamais eu de capturés pour se faire.
Il entendit que quelqu'un était entrée dans sa cabine. Il laissa le jet d'eau allumé, pour ne pas attirer de soupçon, prit sa lance, l'alluma, et en glissement subtil, atterrit dans sa chambre.
Une humaine à la peau pâle était entrée en uniforme de la compagnie de transport et refaisait son linge. Elle l'aperçut, lorgna sa nudité, lorgna sa lance, et poussa un cri. Pardon ! Pardon ! Pardon ! Ce n'était pas mis "ne pas déranger", je suis entrée... ne me faites pas de mal pardon pitié pitié ! Qadyr leva la main. STOP ! Elle se figea sur place, les bras recroquevillés contre elle, poings serrés, une moue de terreur tordant sa bouche, le plus contre le mur possible. Aurait-elle pu briser tous ses os pour se glisser et se cacher sous son lit qu'elle l'aurait fait. Partez. Elle regarda la lance, glissa contre le mur, ne perdant pas ses yeux de vue, même si son regard glissa plus bas pendant une fraction de seconde. Elle finit par se trouver du côté de la porte et partit en courant, ses pas martelant le couloir, jusqu'à ce que Qadyr ferme la porte. Cette fois-ci en mettant le petit panneau "ne pas déranger", refermant à clef derrière lui.
Savoir que des passes universels se baladaient acheva son bref sentiment de sécurité. N'importe quel chasseur qui savait négocier, avait de quoi soudoyer ou était habile de ses mains pouvait en avoir un double et venir le cueillir. Sans mine directionnelle pour protéger sa porte, impossible de rester en alerte. Il reprit sa lance et alla terminer sa douche. Il se sécha rapidement, et passa le jet d'eau avec du savon sur ses vêtements. Ils avaient l'air propres comme ça, mais la crasse noire qui s'évacua dans le siphon témoignait de l'accumulation de sueur, de poussière et de sang que son job impliquait. Quand ça sentait moins la bête sauvage et un peu plus la fraîcheur printanière, il essora du mieux qu'il put son tricot de corps humide dont il se revêtit, brossa ses bottes, et remit son armure.
Tout frais, tout propre, il empoigna son arme et alla parcourir les entrailles de la bête géante qui se targuait d'avoir tous les luxes d'intérieur : boutiques, restaurants, bars, casinos, cinéma, bar à hôtesses, salons de massage et grand hall. En commençant par le grand hall, et après un tour au casino.
Avant de finir en s'isolant au niveau des soutes, des conduits d'aération et des hangars désaffectés. Il avait des paires d'yeux à sa poursuite à fermer.
Même sur Mandalore le sommeil n'était pas aussi confortable. Moins de stress certes, mais surtout un lit qu'on montait avec des planches en bois en travers de cailloux dressés, et une paillasse en toile de jute garnie de foin broyé. Et un matelas avec sa cape enroulée sous la tête. Du linge blanc sur un rectangle en mousse, quel bonheur pour les muscles... Qadyr se promit de faire sa dernière nuit sur le sol pour ne pas s'habituer à ce confort. L'oisiveté venait vite, et on revenait d'autant plus difficilement aux vraies conditions du métier. A peine son sommeil fini, il sortit son armure et alla prendre sa douche la mettant à ses pieds. Hors de question de la mettre hors de vue et de portée. Sa lance posée contre un coin de la douche, il profita de ce dernier morceau de paradis pour se décrasser comme jamais. Il utilisa du savon, chose qu'il n'avait plus fait depuis l'armée, avec ses savons compacts dont le procédé de fabrication était tenu secret. Qadyr avait entendu la légende disant que la graisse de ces savons venait des prisonniers de guerre qu'on faisait suer comme des gorets dans des rôtissoires. Qadyr n'y prêtait pas foi : il faudrait plus de prisonniers brûlés qu'il n'y en avait jamais eu de capturés pour se faire.
Il entendit que quelqu'un était entrée dans sa cabine. Il laissa le jet d'eau allumé, pour ne pas attirer de soupçon, prit sa lance, l'alluma, et en glissement subtil, atterrit dans sa chambre.
Une humaine à la peau pâle était entrée en uniforme de la compagnie de transport et refaisait son linge. Elle l'aperçut, lorgna sa nudité, lorgna sa lance, et poussa un cri. Pardon ! Pardon ! Pardon ! Ce n'était pas mis "ne pas déranger", je suis entrée... ne me faites pas de mal pardon pitié pitié ! Qadyr leva la main. STOP ! Elle se figea sur place, les bras recroquevillés contre elle, poings serrés, une moue de terreur tordant sa bouche, le plus contre le mur possible. Aurait-elle pu briser tous ses os pour se glisser et se cacher sous son lit qu'elle l'aurait fait. Partez. Elle regarda la lance, glissa contre le mur, ne perdant pas ses yeux de vue, même si son regard glissa plus bas pendant une fraction de seconde. Elle finit par se trouver du côté de la porte et partit en courant, ses pas martelant le couloir, jusqu'à ce que Qadyr ferme la porte. Cette fois-ci en mettant le petit panneau "ne pas déranger", refermant à clef derrière lui.
Savoir que des passes universels se baladaient acheva son bref sentiment de sécurité. N'importe quel chasseur qui savait négocier, avait de quoi soudoyer ou était habile de ses mains pouvait en avoir un double et venir le cueillir. Sans mine directionnelle pour protéger sa porte, impossible de rester en alerte. Il reprit sa lance et alla terminer sa douche. Il se sécha rapidement, et passa le jet d'eau avec du savon sur ses vêtements. Ils avaient l'air propres comme ça, mais la crasse noire qui s'évacua dans le siphon témoignait de l'accumulation de sueur, de poussière et de sang que son job impliquait. Quand ça sentait moins la bête sauvage et un peu plus la fraîcheur printanière, il essora du mieux qu'il put son tricot de corps humide dont il se revêtit, brossa ses bottes, et remit son armure.
Tout frais, tout propre, il empoigna son arme et alla parcourir les entrailles de la bête géante qui se targuait d'avoir tous les luxes d'intérieur : boutiques, restaurants, bars, casinos, cinéma, bar à hôtesses, salons de massage et grand hall. En commençant par le grand hall, et après un tour au casino.
Avant de finir en s'isolant au niveau des soutes, des conduits d'aération et des hangars désaffectés. Il avait des paires d'yeux à sa poursuite à fermer.