- lun. 21 janv. 2019 18:57
#34921
Tout en remuant avec sa seule main le contenu de la casserolle, en ayant la recette en tête qui défilait telle une liste de données, penser à la prochaine tâche à faire. Sortir alors la cuillère, gouter, ouvrir le four avec le pied, rentrer le poulet, planter la cuillère dans les pattes et sentir l’eau, refermer avec le pied… Et Molotch qui refit son apparition. Elle passa la tête par la porte et poussa une sorte de plainte interrogative.
« Helera. Je m’appelle Helera, pas conseillère. Ni reine, Moff, ou quoi que ce soit d’autres. »
Ladite Helera retourna à ses affaires de cuisine. Le comlink, donc. C’était pour cela qu’il était parti. Sur le canapé, Helera pouvait l’observer du coin de l’œil, dans l’ouverture de la porte. Il activa l’appareil et attendit, jusqu’à ce qu’une voix féminine réponde. Ce à quoi il répendondit par le prénom. Eleena, donc. Et pas Eleen. Qu’est ce qui était le plus joli en fin de compte ? Les mots finissant en A avait la féminité que la réverbération du « ine » de l’autre prénom avait en classe. Etrange fil de pensée. Visiblement, auditivement plutôt, la dame n’était pas très contente. Etait-ce une mauvaise chose ? Pire, elle sembla entrer dans une colère noire. Helera apprit alors que l’agent avait un enfant, et qu’il était même marié. Elle se regarda, elle portait probablement les vêtements de cette même femme. Quel drôle de sensation que de porter la vie d’une autre. Elle se sentit d’un coup étranger. En revanche, elle se figea quand elle parla de ses enfants, et réalisa.
C’était donc à elle que l’agent avait confié ses enfants ? Le cœur de sa vie, la prunelle des ses yeux ? Elle arrêta tout ce qu’elle fit et se déplaça derrière le canapé. Son cœur ne fit qu’un tour, justement, quand elle proféra des menaces à l’encontre de ses petits. Elle était à deux doigts, réellement, de sortir de l’appartement en courant pour aller les retrouver. Et ce n’était pas les forces de l’ordres qui auraient pu l’en empêcher. Mais après ? Déjà, elle n’avait aucune adresse, donc perte de temps. Puis, dans le cas où elle les retrouvait ? Pas de suite. Ils seraient seuls, avec le BSI à leur recherche, dont probablement des personnes qui voulaient leur faire du mal. Helera incapable de se défendre, ils étaient morts, fin de l’histoire. Helera fronça les sourcils.
Elle allait vraiment les lancer dehors, ses enfants. Helera espérait de tout cœur que les gardes soient avec eux. C’était le plus important. Que Rehkar soit là bas également. Tous ensemble. Elle voulait lui parler, mais n’osait pas interrompre la conversation. Son cœur brûlait en elle et battait la chamade. A des allures bien trop grandes pour que cela ne la laisse de marbre. La reine fit alors des allées retours derrière le canapé, à toute allure. Alors qu’elle demanda la présence de la mère, Helera n’attendit pas que Zygmunt ait fini de parler, elle l’interrompit, sauta sur le canapé et se présenta :
« Bonjour Madame, je suis la mère en question. Je suis désolé de vous causer du tord, et encore plus de vous prendre de votre temps. Soyez certaine que l’empire vous dédommagera pour les risques que vous prenez. Puis-je parle au Nelvaanine s’il vous plait ? Le grand loup avec des poils et … Oui, celui là. Merci madame. »
La reine avait parlé à une allure si rapide que cela n’appelait qu’à aucune discussion. Elle ne voulait pas en avoir avec cette dame qui menaçait de jeter ses enfants dehors, si elle n’était pas convaincue dans la minute. Qui plus est, l’ex femme et mère de l’enfant de Molotch, qui pourrait, par jalousie pour la considération qu’il prenait pour les siens, les cachait dans une boite à carton et les empêchait de voir le jour. Le pire avait été simulé dans la tête de la mère aux cheveux blancs.
« Rekhan ? Dar est um zonr an draur finar ? »
« Yeda. Est dar … »
« Faranden. Dar tiss … motka forenir meiner zonren. Protektor diesa, ok ? »
« Yeda. Elar finar mito una. Elar eato unar bataka. »
Helera se retourna vers l’agent et fronça les sourcils, comme si elle était en colère. Elle semblait seulement réfléchir, car elle sauta par-dessus le canapé, chercha dans la chambre, et revint avec un bracelet.
« If urganne, fréquence est UKV-17 WVI. Ok ? »
« Yeda Krinar. »
« Kanoar motka. Madame ? Oui. Rekhan, c’est son nom, va veiller sur vous et votre enfant. Merci pour ce que vous avez fait pour eux. En mon nom, que je ne peux pas vous divulguer pour le moment, je vous serai infiniment reconnaissante. »
Apaisée, Helera se rassit contre le canapé, et se passa une main sur le front, remettant ses cheveux en arrière. Elle hocha quand même négativement la tête. Quand il s’agissait de ses enfants, elle avait tendance à perdre tout contenance. Au moins avait-elle appris que cette dame leur avait offert le couvert et les avait lavés, tous. Rehkan s’occupait lui-même des enfants, sachant qu’il était en quelque sorte leur nourrice attitré. Qu’avait alors dit Helera ? Tout simplement de faire en sorte qu’ils restent en sécurité. Quant à la fréquence donnée, et bien, ce n’était qu’une fréquence personnelle qui dans tous les cas était connu de tout l’empire… Donc on ne pouvait pas faire plus discret que cela. L’échange avec la dame fut court, bien qu’instructif. Instructif à un point qu’elle n’en avait rien à faire. Seuls ses enfants importaient. La communication se coupa, Helera resta un instant sur le canapé, la tête dans les étoiles. Tout allait bien, c’est ce qu’elle se répétait. Tout allait parfaitement bien. Elle déglutit lentement et se leva enfin. La reine s’accouda au cadre de la porte.
« Votre ex-compagne s’est occupée d’eux, déjà. Rehkan va les veiller, et transmet mes ordres de protéger en priorité les petits. Je ne veux pas que mes enfants dorment dehors, et j’irai les récupérer s’il y a un risque de danger. Je vous préviens d’avance. »
Ceci étant dit.
« Vous deviez arrêter le four, ou on va manger du charbon. »
Helera voyait les particules se carboniser, donc se lier à des atomes carbonés. Des milliards d’interactions qui faisaient changer de couleur. C’était beau, tout autant que c’était anonciateur d’un désastre culinaire.
« Je vais mettre la table. Si vous m’indiquez où je peux trouver de quoi la remplir. »
La reine suivit le prolongement de son bras, jusqu’à l’indication du rangement. A une main, et une main seulement, elle récupéra tout ce qui était nécessaire. La grâce et l’agilité des sensitifs faisant le reste. D’un unique geste, elle plaça ce qu’il y avait à placer, dans l’ordre que cela dû être mis. Finalement, elle se permit :
« Votre garçon, Elim, a quel âge ? Vous ne le voyez pas souvent ? » Dit-elle innocement. De quoi commencer les questions dont elle était certaine qu’il s’attendait. Helera en retour, s’attendait à se voir éjectée dans ses buts. Rien de plus normal, après tout. C’était aussi un moyen comme un autre de briser le silence.
« Helera. Je m’appelle Helera, pas conseillère. Ni reine, Moff, ou quoi que ce soit d’autres. »
Ladite Helera retourna à ses affaires de cuisine. Le comlink, donc. C’était pour cela qu’il était parti. Sur le canapé, Helera pouvait l’observer du coin de l’œil, dans l’ouverture de la porte. Il activa l’appareil et attendit, jusqu’à ce qu’une voix féminine réponde. Ce à quoi il répendondit par le prénom. Eleena, donc. Et pas Eleen. Qu’est ce qui était le plus joli en fin de compte ? Les mots finissant en A avait la féminité que la réverbération du « ine » de l’autre prénom avait en classe. Etrange fil de pensée. Visiblement, auditivement plutôt, la dame n’était pas très contente. Etait-ce une mauvaise chose ? Pire, elle sembla entrer dans une colère noire. Helera apprit alors que l’agent avait un enfant, et qu’il était même marié. Elle se regarda, elle portait probablement les vêtements de cette même femme. Quel drôle de sensation que de porter la vie d’une autre. Elle se sentit d’un coup étranger. En revanche, elle se figea quand elle parla de ses enfants, et réalisa.
C’était donc à elle que l’agent avait confié ses enfants ? Le cœur de sa vie, la prunelle des ses yeux ? Elle arrêta tout ce qu’elle fit et se déplaça derrière le canapé. Son cœur ne fit qu’un tour, justement, quand elle proféra des menaces à l’encontre de ses petits. Elle était à deux doigts, réellement, de sortir de l’appartement en courant pour aller les retrouver. Et ce n’était pas les forces de l’ordres qui auraient pu l’en empêcher. Mais après ? Déjà, elle n’avait aucune adresse, donc perte de temps. Puis, dans le cas où elle les retrouvait ? Pas de suite. Ils seraient seuls, avec le BSI à leur recherche, dont probablement des personnes qui voulaient leur faire du mal. Helera incapable de se défendre, ils étaient morts, fin de l’histoire. Helera fronça les sourcils.
Elle allait vraiment les lancer dehors, ses enfants. Helera espérait de tout cœur que les gardes soient avec eux. C’était le plus important. Que Rehkar soit là bas également. Tous ensemble. Elle voulait lui parler, mais n’osait pas interrompre la conversation. Son cœur brûlait en elle et battait la chamade. A des allures bien trop grandes pour que cela ne la laisse de marbre. La reine fit alors des allées retours derrière le canapé, à toute allure. Alors qu’elle demanda la présence de la mère, Helera n’attendit pas que Zygmunt ait fini de parler, elle l’interrompit, sauta sur le canapé et se présenta :
« Bonjour Madame, je suis la mère en question. Je suis désolé de vous causer du tord, et encore plus de vous prendre de votre temps. Soyez certaine que l’empire vous dédommagera pour les risques que vous prenez. Puis-je parle au Nelvaanine s’il vous plait ? Le grand loup avec des poils et … Oui, celui là. Merci madame. »
La reine avait parlé à une allure si rapide que cela n’appelait qu’à aucune discussion. Elle ne voulait pas en avoir avec cette dame qui menaçait de jeter ses enfants dehors, si elle n’était pas convaincue dans la minute. Qui plus est, l’ex femme et mère de l’enfant de Molotch, qui pourrait, par jalousie pour la considération qu’il prenait pour les siens, les cachait dans une boite à carton et les empêchait de voir le jour. Le pire avait été simulé dans la tête de la mère aux cheveux blancs.
« Rekhan ? Dar est um zonr an draur finar ? »
« Yeda. Est dar … »
« Faranden. Dar tiss … motka forenir meiner zonren. Protektor diesa, ok ? »
« Yeda. Elar finar mito una. Elar eato unar bataka. »
Helera se retourna vers l’agent et fronça les sourcils, comme si elle était en colère. Elle semblait seulement réfléchir, car elle sauta par-dessus le canapé, chercha dans la chambre, et revint avec un bracelet.
« If urganne, fréquence est UKV-17 WVI. Ok ? »
« Yeda Krinar. »
« Kanoar motka. Madame ? Oui. Rekhan, c’est son nom, va veiller sur vous et votre enfant. Merci pour ce que vous avez fait pour eux. En mon nom, que je ne peux pas vous divulguer pour le moment, je vous serai infiniment reconnaissante. »
Apaisée, Helera se rassit contre le canapé, et se passa une main sur le front, remettant ses cheveux en arrière. Elle hocha quand même négativement la tête. Quand il s’agissait de ses enfants, elle avait tendance à perdre tout contenance. Au moins avait-elle appris que cette dame leur avait offert le couvert et les avait lavés, tous. Rehkan s’occupait lui-même des enfants, sachant qu’il était en quelque sorte leur nourrice attitré. Qu’avait alors dit Helera ? Tout simplement de faire en sorte qu’ils restent en sécurité. Quant à la fréquence donnée, et bien, ce n’était qu’une fréquence personnelle qui dans tous les cas était connu de tout l’empire… Donc on ne pouvait pas faire plus discret que cela. L’échange avec la dame fut court, bien qu’instructif. Instructif à un point qu’elle n’en avait rien à faire. Seuls ses enfants importaient. La communication se coupa, Helera resta un instant sur le canapé, la tête dans les étoiles. Tout allait bien, c’est ce qu’elle se répétait. Tout allait parfaitement bien. Elle déglutit lentement et se leva enfin. La reine s’accouda au cadre de la porte.
« Votre ex-compagne s’est occupée d’eux, déjà. Rehkan va les veiller, et transmet mes ordres de protéger en priorité les petits. Je ne veux pas que mes enfants dorment dehors, et j’irai les récupérer s’il y a un risque de danger. Je vous préviens d’avance. »
Ceci étant dit.
« Vous deviez arrêter le four, ou on va manger du charbon. »
Helera voyait les particules se carboniser, donc se lier à des atomes carbonés. Des milliards d’interactions qui faisaient changer de couleur. C’était beau, tout autant que c’était anonciateur d’un désastre culinaire.
« Je vais mettre la table. Si vous m’indiquez où je peux trouver de quoi la remplir. »
La reine suivit le prolongement de son bras, jusqu’à l’indication du rangement. A une main, et une main seulement, elle récupéra tout ce qui était nécessaire. La grâce et l’agilité des sensitifs faisant le reste. D’un unique geste, elle plaça ce qu’il y avait à placer, dans l’ordre que cela dû être mis. Finalement, elle se permit :
« Votre garçon, Elim, a quel âge ? Vous ne le voyez pas souvent ? » Dit-elle innocement. De quoi commencer les questions dont elle était certaine qu’il s’attendait. Helera en retour, s’attendait à se voir éjectée dans ses buts. Rien de plus normal, après tout. C’était aussi un moyen comme un autre de briser le silence.